(Billet 55) - A quoi servent nos secréternes d’Etat ?...

Avis au public (que ça intéresse) : il existe, vraiment, des secrétaires d’Etat au sein du gouvernement Saadeddine Elotmani. Ils sont 12, plusieurs sont discrets, certains tenus au secret, et ils sont en majorité des femmes. Et parmi les ministres « pleins », il n’y a qu’une seule femme, Bassima El Hakkaoui, mais elle est là pour s’occuper de la Famille et accessoirement des gosses… pendant que les hommes, les vrais, bossent.

Revenons aux secrétaires d’Etat… que font-ils de leurs saintes journées ? Rien serait insultant et rabaissant… pas grand-chose serait plus exact. Ils sont tantôt invisibles, tantôt peu visibles, leur existence médiatique dépendant de la force, de la présence ou de l’ego de ceux auprès desquels ils sont rattachés… Parmi les secrétaires d’Etat, on trouve aussi des fils et filles de, qu’on ne nommera pas par miséricorde, mais qui se reconnaîtront et qu’un observateur désœuvré pourrait identifier…

Qui sont les secrétaires d’Etat ? Ce sont ces gens qui siègent là-bas, tout au bout de la table du conseil de gouvernement et que les caméras prennent habituellement de dos. Les Marocains perspicaces les identifient à leurs nuques plus qu’à leurs visages. Le Canard enchaîné les appelle, que Dieu...

lui pardonne, des sous-ministres… forcément sous-payés car naturellement sous-traitants et donc logiquement soustraits du conseil de ministres, qui est une affaire sérieuse.

Allez, soyons indulgents, certains secrétaires d’Etat sont quand même connus, certaines plutôt… Mme Bouaïda, naufragée à la Pêche, existe par sa gloire passée et attend d’être repêchée, Mme Boutaleb doit bien faire le job du furtif M. Sajid qui fait du Tourisme au gouvernement. Seule Mme Boucetta travaille vraiment et intensément, car son prudent ministre M. Bourita en sait assez sur elle pour ne pas s’y fracasser...

Mais quelqu’un a-t-il déjà entendu parler de M. Ouhelli ou encore de M. Gharrass ? Qui peut révéler les fonctions Mme Lkhiyel ? Même M. Elotmani ne s’y aventurerait pas, lui qui a renoncé au remaniement, envisagé un temps à l’insu de tous mais finalement abandonné à l’indifférence générale. En réalité, remanier les secrétaires d'Etat serait valablement considéré comme une aggravation de peine pour la population.

Ce sont donc des secréternes d’Etat ou des secrétaires d’étape, enfants de fautives liaisons politiques et dont l’ampleur reste méconnue, qui meublent ce gouvernement claudiquant vers les prochaines élections que seule notre inégalable classe politique attend encore... 

Aziz Boucetta