Immobilier : Vers un marché plus liquide en 2021

Immobilier : Vers un marché plus liquide en 2021

Il y a trois mois, personne n'aurait cru qu'un virus pouvait causer des dizaines de milliers de morts dans le monde et mettre les grandes économies à genoux. Malheureusement, c'est devenu une réalité plus amère. Notre mode de vie et nos interactions sociales ne seront plus jamais les mêmes et notre façon de faire des affaires sera certainement différente à bien des égards.

L'impact de la covid-19 sur l'économie mondiale a été épouvantable. Le Fonds monétaire international «FMI» estime que le monde est déjà entré dans une récession qui sera bien pire que la crise financière mondiale de 2008. Par conséquent, les perspectives économiques mondiales ne semblent pas brillantes à court et moyen termes. De nombreuses industries souffriront du choc économique causé par la pandémie de covid-19, y compris l'immobilier.

Dans ce contexte inhabituel, il est pertinent de voir des perspectives concernant la dynamique du marché immobilier au Maroc, à la lumière des impacts économiques imprévisibles qui pourraient résulter de cette pandémie.

De nombreux opérateurs immobiliers marocains espéraient que 2020 soit l'année d'une reprise tant attendue du marché immobilier, les principaux indicateurs du secteur  étant sous-performants depuis près de 6 ans. Rien qu'en 2019, les transactions immobilières ont diminué de 10,80%, l'offre du marché a chuté de 4,23% et les investissements directs étrangers «IDE» dans l'immobilier ont diminué de 25,07%, toutes classes d'actifs confondues.

Au vu de cette crise économique actuelle, il semble irréaliste de s'attendre à une reprise rapide dans les mois à venir. Ceci est principalement dû à l'incertitude sur la fin de cette pandémie et au risque d'une deuxième vague d'infections. Par conséquent, la réponse du marché témoigne de retards dans la prise de décision des deux côtés, l'offre et la demande.

Les mesures de verrouillage, mises en œuvre par le gouvernement afin de contenir l'expansion du virus, ont eu un impact négatif sur l'immobilier, tel qu’une baisse significative des transactions immobilières,...

estimée à 95%, mais aussi une perturbation majeure de la chaîne d'approvisionnement de la construction en raison du confinement à domicile de la main-d'œuvre et d'une diminution des flux de matériaux de construction. Cette situation a entraîné la suspension sine die de nombreux projets de construction,

Toutefois d’autres conséquences sont notées comme le fait que plusieurs mandats ont été gelés pour les professionnels de l'immobilier, à savoir ceux dont le périmètre de travail implique l'investigation de chantier (ex: géomètres), le contact avec des clients (ex: agents ou architectes), ou encore la consultation d'institutions publiques pour accomplir des formalités légales ou payer des taxes et honoraires (ex: notaires).

Compte tenu de la dynamique économique actuelle, il est peu judicieux de faire des hypothèses sur la dynamique à moyen et long termes du marché.

Dans le rang des investisseurs qui ont vu le secteur de l’immobilier fléchir devant la crise, plusieurs questions taraudent les esprits. Si certains préfèrent un attentisme prudent, d’autres y trouvent l’occasion d’acquérir plus d’actifs à usage commercial dans une période moins concurrentielle. Pour Jérôme Carrière, managing partner de Camus Solutions immobilières, spécialiste de l’immobilier commercial, ce temps de crise est l’un des moments où l’on réalise les meilleures opportunités d’investissement. Puisque, « l’impact économique et social de cette pandémie va entraîner la fermeture de nombreux commerces, qui à son tour, va amener de nombreux bailleurs à libérer le cash détenu dans leurs murs commerciaux, ce qui va mécaniquement rendre le marché plus liquide », rapporte La vie éco.

De plus, « les locataires, pour leur part, devraient se rabattre sur des emplacements à très fort potentiel de flux, pour sécuriser leurs investissements », a-t-il ajouté. Par ailleurs, d’après les observateurs, l’accroissement de la digitalisation des modes de consommation depuis la crise sanitaire, pourrait affaiblir les bases du modèle économique des acteurs du secteur, qu’il s’agisse des enseignes ou des bailleurs.

Mouhamet Ndiongue