Le MP charge son SG Mohand Laenser de négocier avec Benkirane l’entrée au gouvernement

Le MP charge son SG Mohand Laenser de négocier avec Benkirane l’entrée au gouvernement

Le Mouvement populaire tenait son Conseil national extraordinaire à Salé ce samedi 29 octobre, autour de l’ordre du jour unique de la participation, ou non, à la future majorité parlementaire et donc au gouvernement. Mais les choses ne semblent pas s’être déroulées comme prévu car la séance, devenue subitement houleuse sous les cris des refuzniks, a dû être suspendue avant que tout ne rentre dans l’ordre avec vote unanime du « oui » à la poursuite des négociations avec le chef du gouvernement désigné.

Les « travaux » du Conseil national ont commencé par un mot du secrétaire général Mohand Laenser qui a rappelé les conditions exceptionnelles qui avaient présidé en 2011, quand le parti avait accepté de compléter la majorité d’Abdelilah Benkirane et du PJD. Laenser : « Cela n’est plus le cas aujourd’hui, et nous ne pouvons accepter d’avoir encore des strapontins, avec des ministres délégués et des super ministres au-dessus d’eux, qui décident de tout, et qui nous laissent la portion congrue du travail. Cette fois, si nous devons accepter de rejoindre la future majorité, c’est à la condition d’avoir des ministères importants et de procéder à des concertations qui nous permettent de mettre en œuvre notre programme »… sauf que le MP n’a pas de programme, mais cela est une autre histoire.

Pour le chef du parti depuis 1986, « nous ne pouvons adhérer à n’importe quelle condition et nous refuserons d’être un simple ajout numérique à ce gouvernement, c’est-à-dire que si la majorité se forme avec les partis de la Koutla, nous serons cet ajout, et nous le refuserons… Cela étant, il s’est avéré que depuis 1997, quand nous ne...

sommes pas au gouvernement, le parti en pâtit, mais quand nous y sommes, en situation de faiblesse, nous en payons également le prix. Nous allons donc donner carte blanche au BP pour poursuivre les concertations, sachant que la première rencontre avec Abdelilah Benkirane était générale et que rien n’a été dit avec précision sur le prochain exécutif ».

Une discussion générale s’en suivit, et les esprits se sont échauffés, certains demandant des comptes aux ministres MP, d’autres défendant l’idée que ces ministres n’ont réglé que leurs affaires au gouvernement, d’autres encore exigeant que le MP prenne des départements importants et d’autres, enfin, affirmant leur refus d’aller rejoindre Benkirane. Laenser encore : « Nous ne savons pas avec qui sera formé ce gouvernement, ni avec qui il ne le sera pas, nous ne savons rien encore ».

Et, à la fin des débats,  et des échauffourées qui les ont accompagnés, assez curieusement pour un parti bien docile comme le MP, qui a vite fait de restaurer les choses comme elles l’ont toujours été, le président de séance se lève et lit une phrase : « Le CN charge le Bureau politique et le SG de poursuivre les concertations avec le chef du gouvernement désigné ». Hourras et acclamations dans la salle, ce qui conduit le président à déclarer que le vote est unanime, sans refus ni même abstention. L’idée est donc de mettre la pression sur Benkirane pour qu’il confie des départements importants au MP…

Ainsi est le MP, dont le chef a pourtant rappelé que son parti est autonome et que ses décisions, il les prend tout seul. On se demande bien pourquoi cette précision…

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