Le prix Nobel de la paix a été attribué, vendredi 7 octobre, au président colombien Juan Manuel Santos « pour ses efforts résolus pour mettre fin à la guerre civile » en Colombie, et en dépit du rejet de l'accord de paix avec les Farc par les Colombiens. En 2015, ce prix avait récompensé le Quartette tunisien pour le dialogue national.

Le comité Nobel a souligné que ce prix était également un hommage au peuple colombien et à toutes les parties impliquées dans le processus de paix. Négocié pendant plus de quatre ans et signé fin septembre à Carthagène par Juan Manuel Santos et Rodrigo Londono, le chef des Farc, l'accord de paix devait mettre un terme à cinquante-deux ans de conflit armé. Mais, jugé trop favorable aux ex-guérilleros par ses détracteurs, il a été rejeté de justesse, dimanche, par 50,21% des voix contre 49,78% lors d'un référendum.

L’accord avec les FARC est le produit d'un travail énergique mené par des négociateurs de première qualité. Le comité Nobel a considéré qu'il ne fallait pas laisser s'affaiblir plus encore l'autorité de Manuel Santos. Le taux de popularité du chef de l'Etat actuel ne dépasse en effet pas les 28 % de popularité, contre 50 % pour le champion du "non" à l’accord, son prédécesseur Alvaro Uribe.

Juan Manuel Santos, 65 ans, issu d'une famille de la haute société de Bogota, a débuté en politique en 1991. D'abord journaliste, il avait remporté le prix du roi d'Espagne pour ses...

chroniques sur la révolution sandiniste au Nicaragua. Ce travail "nous a profondément marqués", a-t-il dit un jour à propos de cette investigation menée avec son frère Enrique, autre acteur clé du processus de paix entamé officiellement avec les Farc en 2012.

Rapelons que le prix Nobel de la paix avait été décerné 2014 à Malala Yousafzaï et Kailash Satyarthi. Malala (17 ans) de confession musulmane, qui avait été victime d'un attentat des Talibans en 2012 pour être allée à l'école en bravant l'interdiction de ces derniers, était devenue la porte drapeau de cette lutte par son courage et la qualité de ses points de vue qu'elle exprime aussi bien dans ses discours que par ses livres malgré son très jeune âge. Kailash Satyarthi (58 ans), activiste pour les droits humains vie à New Delhi, né en 1954 en Inde, il a consacré sa vie depuis 1990 (il avait 26 ans à l'époque) à lutter contre l'esclavage des enfants.

En 2015, le prix est attribué au groupe de quatre organisations de la société civile dit le "quartet" qui a œuvré au processus démocratique pluraliste en Tunisie après la révolution des jasmin de 2011: le syndicat UGTT (Union générale tunisienne du travail), la Fédération patronale Utica (Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat), la Ligue tunisienne des droits de l’homme, et l’Ordre national des avocats. Ce groupe avait créé une « feuille de route » aboutissant à l’adoption d’une Constitution progressiste fin janvier 2014.