La DGSN réagit à l’affaire Benhammad/Nejjar et explique ce qui s’est passé

La DGSN réagit à l’affaire Benhammad/Nejjar et explique ce qui s’est passé

Les commentaires de l’ancien président du Mouvement Unicité et Réforme Ahmed Raïssouni ont finalement fait réagir la DGSN, accusée d’avoir outrepassé ses fonctions et tendu un guet-apens au couple Benhammad/Nejjar, surpris dans une voiture, sur une plage, au petit matin, dans une situation douteuse.

La Direction générale de la Sûreté nationale a donc affirmé dans un communiqué, reprenant les propos de Raïssouni : « La BNPJ a exploité une infraction commise par un homme et une femme, qu’il a qualifiés de victimes, et qu’elle les a poursuivis et leur a tendu un guet-apens pour marquer des points contre des dirigeants islamistes ». La direction d’Abdellatif Hammouchi ajoute que « l’interpellation des deux mis en cause est intervenue lorsque des éléments de la police, qui enquêtaient sur un trafic de stupéfiants, ont remarqué une voiture garée au bord de la plage à 7 heures du matin avec à son bord deux personnes dans une posture inappropriée préalable à  un acte délictueux ». Ou consécutive à ce même acte…

Sur la question du guet-apens et de la qualité des interpellés, la DGSN explique que « la brigade est intervenue dans le cadre de la loi et s’est comportée vis-à-vis des personnes interpellées en tant que coupables d’un délit, nonobstant leur qualité ou leur appartenance », insistant sur le fait que la BNPJ a une compétence territoriale nationale, une précision qui vient mettre un terme aux interrogations sur la présence d’une brigade de la PJ dans une zone relevant de la gendarmerie royale. Les éléments de la BNPJ se trouvaient là,...

rappelle la DGSN, pour une affaire de trafic de stupéfiants. C’est ce qu’on appelle, en jargon policier, une opération transversale, c’est-à-dire se trouver face à une affaire annexe alors qu’on était là pour une autre.

Et pour preuve de l’existence d’un délit dûment constitué, la police nationale apporte cette précision : « Un PV a été rédigé et des preuves matérielles du délit ont été saisies avant de transmettre le dossier à la gendarmerie territorialement compétente et après en avoir informé le parquet ». C’est ce qui ressort d’écrits publiés dans la presse sur la présence d’éléments pouvant prouver la commission d’un acte sexuel.

On comprend mieux la réaction du MUR, qui pris ses distances avec ses deux ex vice-présidents, et du PJD, qui s’est muré dans un silence total… Et donc, contrairement à ce qu’affirme Raïssouni, sur le « traquenard », sur le caractère de « victimes d’un stratagème diabolique », les délits sont bel et bien constitués : adultère, outrage public à la pudeur et (bien que cet article du Code pénal doive être, un jour, abrogé) relation sexuelle en dehors des liens du mariage.

Les juges connaîtront de cette affaire le 1er septembre. Quant au public, il se fera maintenant sa religion sur ce qui s’est produit : nous avons la version de Raïssouni qui crie au traquenard politique et la police qui répond, sereinement, en apportant les preuves matérielles. Question : que faisaient ces gens, dans une voiture, le matin, sur une plage ? On répondra ce qu’on voudra, sauf que ce sont les policiers qui les y ont mis…

AB

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