La CGEM se prend au jeu politique, mais sous un angle économique

La CGEM se prend au jeu politique, mais sous un angle économique

La confédération patronale annonce que « dans la perspective de la tenue des élections législatives, en octobre prochain, (elle) a invité les partis politiques de la majorité et de l’opposition à une série de rencontres destinées à ouvrir le débat sur les priorités économiques du Maroc pour la prochaine législature ». La CGEM entre de plus en plus dans le jeu politique, dans une action qui redonnera du lustre aux partis et dépoussiérera leurs programmes électoraux.

Dans son communiqué, la CGEM ajoute que « ces rendez-vous seront l’occasion pour les différentes composantes politiques du royaume de présenter leur vision et leur programme économique ». Cela signifie en clair que ces programmes, quand ils existent, seront exposés devant les dirigeants du patronat marocain, qui les jugeront sur pièce et se prononceront éventuellement, sur leur pertinence, apportant au besoin leurs suggestions.

En effet, la Confédération ajoute que lors de ces rencontres programmées avec les partis politiques, elle fera «  des propositions visant l’accroissement de la compétitivité de l’entreprise marocaine, le renforcement de la dimension industrielle de l’économie, l’amélioration du climat des affaires et la création d’emplois pérennes ».

C’était là...

le sens de la dernière allocution, très remarquée, de Miriem Bensalah devant les Inspecteurs des finances, quand elle avait établi un constat sans concession de la réalité économique du pays, évoquant précisément la compétitivité de l’entreprise marocaine par rapport à ses concurrentes étrangères, le positionnement industriel de l’économie nationale et la création d’emplois.

Jusque-là discrète en matière d’implication politique institutionnelle, la CGEM est bien pus présente depuis son entrée à la Chambre des conseillers en octobre 2015, en qualité d’organe le plus représentatif du patronat. Depuis le renouvellement de la Deuxième Chambre, la CGEM dispose de son groupe et d’une vice-présidence, ce qui lui a conféré un tout nouveau statut d’acteur politique.

L’organisme dirigé par Miriem Bensalah, observant une stricte neutralité au niveau du parlement, votant tantôt avec l’opposition, tantôt avec la majorité, en fonction de la pertinence des projets présentés par le gouvernement, est de fait et depuis courtisé par toutes les formations politiques.

Cette initiative de recevoir les formations et d’examiner leurs programmes est donc une initiative louable qui donnerait plus de visibilité à l’économie au sein de la classe politique.

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