Les syndicats déclarent la guerre électorale à Benkirane

Les syndicats déclarent la guerre électorale à Benkirane

Et c’est le patron de l’UMT, Miloudi Moukhariq, qui l’affirme. Les deux hommes ne s’aiment pas, et maintenant, ils seront en guerre ouverte. « Nous ne voulons pas laisser le gouvernement aller aux élections sans l’inquiéter », dit Moukhariq, le jour même d’une grève générale qui semble avoir réussi, ordonnée par les quatre centrales syndicales que sont lUMT, l’UGTM, la CDT et la FDT.

En effet, répondant à une question de nos confrères d’Akhbar Alyoum, le secrétaire général de l’UMT a affirmé que « dans le temps, nous avions peur d’évoquer le caractère politique d’une grève car cela faisait peur, mais aujourd’hui, nous sommes résolus à ne pas laisser le gouvernement aller tranquillement aux élections ». L’aveu est clair et la menace même pas voilée.

Intervenant lors d’une émission à Luxe Radio, Mohamed Larbi Kabbaj, membre du Comité exécutif de l’UGTM avait affirmé quant à lui que « la grève est politique », ajoutant que « nous pouvons bloquer les ports et les secteurs essentiels du pays, mais nous ne le ferons pas car...

nous avons le sens des responsabilités ». Ils ont surtout perdu le sens des réalités.

Cette animosité contre le gouvernement en général et son chef en particulier vient de ce que les syndicats voient comme un entêtement d’Abdelilah Benkirane face à leurs doléances sur la réforme des retraites essentiellement, mais aussi le relèvement des salaires, directement par le relèvement du SMIG et indirectement par le relèvement du seuil d’exonération de l’impôt sur le revenu.

La grève générale  du 31 mai a été suivie, selon les syndicats, par 72 à 100% des fonctionnaires publics, dans les administrations et ministères et surtout les collectivités locales. Elle a été accompagnée par un sit-in tenu devant le parlement par quelques dizaines de manifestants scandant des slogans rageurs contre Benkirane. Des actions sont en outre prévues pour le deuxième et dernier vendredi de ramadan, pendant l’été sur les lieux d’estivage et « jusqu’aux élections du 7 octobre ». Avec cette précision, et même si Moukhariq ne l’avait pas dit, le mouvement syndical est devenu politique.

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