Les ménages marocains plus pessimistes que jamais, 34% s’endettent pour couvrir leurs dépenses

Les ménages marocains plus pessimistes que jamais, 34% s’endettent pour couvrir leurs dépenses

Les ménages marocains n’ont pas été aussi pessimistes depuis 2008, indique le Haut-commissariat au Plan dans sa note de conjoncture publiée le 11 mai. L’organisme dirigé par Ahmed Lahlimi enregistre en effet une baisse de 5,5 points de l’Indice de confiance des ménages par rapport au quatrième trimestre de 2015 et de 2,1 points par rapport au même trimestre de l’année 2015.

Ainsi, explique le HCP, pour les trois premiers mois de 2016, les perceptions par les ménages de l’évolution passée du niveau de vie se sont détériorées de 9,1 points par rapport au trimestre précédent et de 8,8 points par rapport au même trimestre de l’année passée. Et cela ne va pas mieux pour les perspectives d’évolution du niveau de vie qui, qui affichent leurs niveaux les plus pessimistes depuis 8 ans, avec une baisse de 6,1 points par rapport au 4ème trimestre 2015 et de 5,4 points par rapport au premier trimestre 2015

Le chômage. 75,2% des ménages s’attendent à une hausse du nombre de chômeurs pour les 12 mois à venir contre 7,5% qui pensent le contraire. Le différentiel négatif de 67,7 points s’est aggravé de 3,6 points par rapport au dernier trimestre 2015 et de 2,5 points par rapport à la même période il y a un an.

Achat de biens durables. Plus de 59%...

des ménages pensent, pour ce début 2016, que ce n’est pas le moment d’investir dans des biens durables, contre 19% qui pensent que le moment est au contraire opportun. Là aussi, le différentiel négatif est de 40 points, moins bon de 2,7 points par rapport au trimestre précédent et de 3,2 points par rapport au même trimestre de l’année précédente.

Situation financière des ménages. 59,2% des ménages considèrent que leurs revenus couvrent leurs dépenses, 34,0% d’entre eux déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne et 6,8% affirment pouvoir épargner une partie de leur revenu. Quant aux opinions des ménages sur l’évolution future de leur situation financière personnelle, elles se sont détériorées de 6,4 points par rapport au trimestre précédent mais se sont améliorées de 1,1 point par rapport à un an auparavant.

Prix des produits alimentaires. 80,2% des ménages pensent qu’ils continueront à augmenter dans le futur contre 18,8% qui prévoient leur stagnation et 1% leur baisse.

Ces perspectives négatives viennent s’ajouter aux déclarations du président de la Cour des Comptes Driss Jettou qui avait brossé la semaine passée devant le parlement un tableau plutôt sombre des comptes publics. Et elles confirment la morosité d’une autre catégorie sociale, celle des patrons, dont le baromètre CGEM a indiqué leur manque de confiance, voire leur pessimisme, pour la conjoncture économique nationale.

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