Affaire Région de Tanger/Fondation Bill Gates, le PAM se ridiculise, le PJD pas plus intelligent…

Affaire Région de Tanger/Fondation Bill Gates, le PAM se ridiculise, le PJD pas plus intelligent…

Mais qu’est-ce qui a pris Ilyas el Omari et  son parti le PAM pour faire une bourde aussi grosse ? Après avoir fait circuler l’information sur la signature d’un accord entre la Fondation Bill & Melinda Gates et de la Banque islamique de développement  sur un don de 100 millions de $ pour financer des projets socio-économiques dans la Région Tanger-Tétouan-al-Hoceïma, le secrétaire général du PAM fait machine arrière toute, mais le verbe haut. Un beau cadeau pour le PJD en embuscade, qui n’attendait que cela pour en faire une affaire d’Etat, ou presque…

Les faits et les méfaits du PAM

L’information était tombée en début de semaine dernière et avait été relayée par plusieurs médias, à la grande satisfaction du PAM et de ses membres, fiers de leur secrétaire général, capable de fréquenter les grands de ce monde et se posant désormais comme un homme d’Etat. Mais, dans l’intervalle, et sous-estimant la capacité de réaction des médias et du PJD, bien entendu à l’affût, l’information a fait pshiiit, se transformant de « signature d’un accord » à « discussions en bonne voie pour la signature d’un accord » de 100 millions de $.

Et ce sont nos confrères du Desk, et en particulier Mehdi Michbal, qui découvrent la supercherie, révélant un communiqué de la Fondation américaine puis un autre de la BID qui démentent toute signature d’un tel accord. Les médias se saisissent de l’affaire, le PJD en fait des choux gras et le PAM, avec Ilyas el Omari, sont obligés de reculer précipitamment et en désordre… Ils ont expliqué qu’en fait de signature, ce sont seulement des concertations avec la Fondation et la BID, en présence du wali et des représentants des services extérieurs, qui se sont tenues et se tiennent toujours pour aboutir à un accord.

Suppression des statuts Facebook du SG du PAM et de ses membres qui se sont un peu trop vite réjouis de la bonne nouvelle, changement du titre du site du groupe de presse d’el Omari… Réajustement de l’affaire par le même el Omari lors d’une conférence à Casablanca… Une débandade totale...

et un gros coup sur la tête des dirigeants du PAM qui, pressés de vouloir bien faire, voire trop bien faire, se sont retrouvés au mieux dans une posture ridicule et risible, au pire au cœur d’un scandale politique.

Mais Ilyas el Omari, droit dans ses bottes, n’en démord pas… S’il n’y a pas eu, encore signature, un accord de principe a bel et bien été donné lors des négociations avec la Fondation et la BID.

Le PJD s’implique, mais se leurre

En effet, il n’en fallait pas moins au chef du groupe PJD à la Chambre des représentants Abdallah Bouanou pour poser une question au ministre des Fiances Mohamed Boussaïd (toujours dans le collimateur du PJD depuis l’affaire des enseignants stagiaires) sur l’implication des services de l’Etat et du wali dans cette affaire.

Dans sa question écrite adressée au ministre, Bouanou s’interroge, et l’interroge, sur les faits mentionnés dans la presse, puis ajoute la remarque que ce genre de discussion se fait au niveau central, c’est-à-dire celui du ministère… « Si les règles commandent que cela doit se faire au niveau de l’autorité centrale et, dans ce cas, de votre ministère, quelle est la nature exacte de ce qui s’est dit ? Quelle est la part des autres Régions ? Que faites-vous pour faire cesser ce chevauchement de compétences dont votre ministère est la cible ? »

Or, l’esprit de la régionalisation, avancée, comme on la qualifie, est de permettre aux Régions de travailler pour elles-mêmes. Cela s’appelle la décentralisation et la déconcentration… Rien n’empêche en principe et dans la loi, un président de Région d’aller chercher du financement là où il peut le trouver, en avisant les services centraux… et, contrairement au propos de Bouanou, les Régions ne peuvent demander (quémander ?) leur part quand le président de l’une d’elles réussit à se procurer un financement…

Le règlement de comptes avec Boussaïd se poursuit, c’est la seule explication que l’on peut donner à la lettre de Bouanou à Boussaïd…  Mais cela n’affranchit nullement Ilyas el Omari de la faute grave qu’il a commise par ce coup de bluff très électoraliste.

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