Le PJD se prononce officiellement contre tout traitement et encadrement de la culture du kif

Le PJD se prononce officiellement contre tout traitement et encadrement de la culture du kif

Le Secrétariat général du PJD a tenu samedi 2 avril un atelier d’études et de discussion de la problématique du chanvre indien, ou kif. La direction du parti d’Abdelilah Benkirane dénonce le danger des solutions proposées, aidée en cela par des experts et parlementaires des régions concernées. Cette initiative fait suite à celle de la Région Tanger-Tétouan-al Hoceima, lors de laquelle la question avait été abordée voici trois semaines. Décryptage.

Que dit le PJD ?

1/ Le traitement « véritable et sérieux du fléau du kif doit s’inscrire dans le cadre du développement socio-économique des régions concernées, à travers une politique d’infrastructures et la création d’activités bénéfiques pour les populations de ces régions » ;

2/ Le PJD proclame « le refus absolu de toutes les approches douteuses tendant à décriminaliser la culture du kif, sa commercialisation et sa consommation, eu égard au danger certain que cela représente pour la santé des citoyens et pour  la cohésion sociale » ;

3/ Le SG déclare que  « les volontés d’usage médical du chanvre indien ne sont que des illusions, tant est que l’investissement industriel pour le kif ne fait l’objet d’aucune demande extérieure ou intérieure qui pourrait justifier cette culture » ;

4/ Le parti met en garde « contre le fait que la décriminalisation  de cette culture, sa commercialisation et sa consommation induiraient forcément l’expansion de ces activités et ne sauraient être bénéfiques pour les populations mais, en revanche, renforceraient les réseaux de trafiquants locaux et étrangers, ce qui va à l’encontre des intérêts de la population, de l’image du pays et de ses engagements internationaux » ;

Et, enfin, le PJD dénonce « l’instrumentalisation par certains des souffrances des citoyens de quelques provinces du nord à des fins électorales passagères, passant par des solutions illusoires et dangereuses ».

Que disent les autres...

Le colloque tenu par la Région Tanger-Tétouan-al Hoceima n’a jamais appelé à décriminaliser la commercialisation et la consommation du kif, bien au contraire. Il...

s’agissait de trouver des solutions alternatives, effectives et réelles à la culture du chanvre dans le Rif, loin des discours théoriques et moralisateurs sans effets.

A l’instar de tant de gouvernements dans le monde, le problème doit être traité réellement par les pouvoirs publics, afin de ne pas laisser 50.000 personnes (sur)vivre sous mandat de recherche, et 1 million d’individus (sur)vivre aussi en situation précaires, désignés à la vindicte publique.

Le gouvernement du Canada a récemment adopté une politique d’encouragement de la culture du chanvre indien, sachant qu’une cinquantaine d’usages industriels, autres que médicaux, sont possibles.

La demande externe et interne ne saurait exister que s’il y a offre de produits alternatifs, légaux et utiles, loin de la consommation ou du trafic de drogue.

Interrogé par PanoraPost, Ilyas el Omari, président de la Région Tanger-Tétouan-al Hoceima et initiateur du colloque, est catégorique : « Nous n’appelons ni à la consommation du kif ni à son trafic, mais nous devons trouver une solution à des gens qui nous l’ont demandé durant nos campagnes électorales. Il est donc important d’ouvrir le débat, comme nous nous y sommes engagés et ne pas se cantonner dans une logique de déni politique et de moralisation sociale ». Il ne s’agit donc pas d’électoralisme à venir mais de respect de promesses électorales passées.

Lors de ce colloque, des intervenants plus prestigieux les uns que les autres ont appelé à leur tour à une réflexion sérieuse sur la question : le Pr Mohamed Tozy, les numéros 2 du CNDH et du CESE, respectivement Mohamed Sebbar et Driss Guerraoui, le Pr Hakima Himmich de l’ALCS… Ils ont tous loué le courage politique des initiateurs de cette conférence et insisté sur l’urgence de trouver des solutions légales à cette problématique du kif. Le débat ne doit pas verser dans le combat, quand on croit au premier et qu’on renonce au second…

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