Après la polémique Benkirane/Boussaïd, les explications sur le refus du chef du gouvernement

Après la polémique Benkirane/Boussaïd, les explications sur le refus du chef du gouvernement

Après l’échange de courrier entre les groupes parlementaires PAM et USFP d’un côté et le ministre des Finances Mohamed Boussaïd de l’autre sur la faisabilité de l’organisation d’un concours de sortie pour tous les enseignants stagiaires, et après le désaveu cinglant du ministre par son chef et la réaction – officieuse – du RNI défendant Boussaïd, on peut se demander pourquoi Benkirane a rejeté l’accord marqué par ce dernier aux parlementaires.

L’explication est venue d’Abdelhaq el Arabi, conseiller d’Abdelilah Benkirane, qui a commenté cette affaire en affirmant qu’un décret ne saurait créer des postes budgétaires et donc imposer une orientation à la future loi de Finances. En effet, dans sa lettre, Boussaïd répond que, par décret ou décision, le concours unique à organiser et auquel seraient admis tous les enseignants stagiaires assurerait à ces derniers une première vague de recrutement, de 7.000 personnes, en août 2016, et une seconde vague dans la loi de Finances 2017. C’est, en effet, une contrainte imposée à cette future loi de Finances par décret ou décision ministériels.

Certes, mais l’opposition a laissé planer l’idée d’une révision...

de la loi de Finances 2016, ce à quoi Saâdeddine Elotmani, ancien ministre des Affaires étrangères et président du Conseil national (et numéro 2) du PJD, répond qu’une loi de Finances rectificative doit émaner du gouvernement et non de l’opposition. Ce à quoi Abdelhaq el Arabi ajoute qu’on ne peut, dans l’état actuel des finances et des contraintes budgétaires, créer des postes d’emploi supplémentaires dans le cadre d’une loi de Finances révisée, qui nécessiterait par ailleurs du temps.

Tout ceci est défendable, mais ni el Arabi, ni Elotmani n’ont expliqué en quoi consiste la proposition du gouvernement pour régler cette crise avec les enseignants stagiaires, sinon en une contrainte d’une autre manière pour la loi de Finances 2017. En effet, Benkirane, à travers le ministère de l’Intérieur, a promis aux enseignants stagiaires d’organiser deux concours, le premier pour les recrutements en 2016 et le second en janvier 2017 pour l’intégration des 3.000 enseignants restants.

Dans l’attente de trouver un terrain d’entente entre les uns et les autres, la situation sociale des jeunes stagiaires reste en suspens, et donc crispée et tendue.

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