Enseignants stagiaires, le gouvernement embarrassé, les jeunes plus mobilisés que jamais…

Enseignants stagiaires, le gouvernement embarrassé, les jeunes plus mobilisés que jamais…

Le porte-parole du gouvernement Mustapha el Khalfi avait dit voici une dizaine de jours que si les enseignants stagiaires en grève ne réintégraient pas leurs cours à la rentrée des vacances semestrielles, le gouvernement déclarerait une « année blanche ».  Or, non seulement la grève continue, mais les jeunes stagiaires déclinent une partie de leur stratégie d’escalade.

On attendait l’annonce du gouvernement pour hier, mais jusqu’à cette mi-journée du mardi 9, le gouvernement n’a rien dit. Abdelilah Benkirane avait en quelque sorte donné raison aux enseignants, dimanche à Casablanca, en reconnaissant le retard de publication des deux fameux décrets (dissociant formation de recrutement et réduisant de moitié la bourse). Le chef du gouvernement sait pertinemment qu’en déclarant l’année blanche, il fermerait toute porte à une ultime négociation et ouvrirait celle de la contestation « musclée ».

Les enseignants stagiaires le savent et l’un de leurs responsables a confirmé à PanoraPost qu’ils s’attendaient à une telle annonce du gouvernement, hier lundi 8 février. Ne voyant rien venir, la même source nous a expliqué que les 10.000 enseignants stagiaires iront se répandre dans les rues et les quartiers populaires, « cœur de...

l’électorat du PJD », pour exposer leurs revendications et montrer leur légitimité. « Nous frapperons aux portes des quartiers populaires et nous prendrons à témoin les gens, les familles en leur demandant si c’est comme cela qu’ils aimeraient voir leurs enfants traités… ».

Une marche nationale est programmée encore ce jeudi 11 février, avec « des surprises auxquelles le gouvernement ne s’attend pas ». Dans l’intervalle, Benkirane et son gouvernement ne semblent pas savoir comment trouver une solution à ce conflit social qui dure maintenant depuis près de 4 mois.

Dans sa même allocution de ce dimance à Casablanca, le chef du gouvernement a prononcé une phrase qui indiquerait que le palais est impliqué dans ce dossier. En effet, il a expliqué que pour le recrutement en deux phases (août 2016 et janvier 2017), « je ne donne pas mon engagement en tant que chef du gouvernement, mais en tant qu'Etat et je dis aux jeunes enseignants stagiaires que l'engagement de recrutement a la garantie de l'Etat et qu'il sera honoré, tant par ce gouvernement que par le prochain ». Qui peut garantir cela en dehors du roi ?

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