Manifestation des chauffeurs de taxis blancs de Casablanca contre Uber

Manifestation des chauffeurs de taxis blancs de Casablanca contre Uber

Ce jeudi 4 février, l’avenue des FAR est bloquée à Casablanca. Plusieurs dizaines de « taxis blancs » bloquent l’artère, mégaphones à l’appui et photos du roi et du prince héritier en boucliers contre une éventuelle intervention des forces de l’ordre, présentes en nombre. Le motif de la colère des chauffeurs ? La société de VTC (véhicules de transport avec chauffeur) Uber, qui « leur vole leurs clients », disent les chauffeurs.

L’ambiance reste bon enfant, avec les manifestants qui manifestent et les forces de l’ordre qui essaient tant bien que mal, avec juste ce qu’il faut d’énervement, de maintenir l’ordre et la fluidité de la circulation. Des syndicalistes endiguent l’enthousiasme de leurs troupes, avec des policiers, en civil, en uniforme, en tenue d’intervention ou en embuscade, qui surveillent la manifestation.

Les chauffeurs, comme la semaine dernière, contestent l’activité d’Uber, « cette société qui ne paie pas ses impôts et qui vient nous voler nos clients, à moindre coût. Comment voulez-vous qu’on vive dans ces conditions ? »,  s’interroge un syndicaliste, passablement énervé. Et de fait, l’un de leurs syndicats, en l’occurrence l’UMT, a déposé plainte contre l’entreprise concurrente...

de leurs affiliés au motif qu’elle exerce une activité illégale. Selon une source au sein de la préfecture, le wali de Casablanca a requis un avis au parquet de la ville pour s’assurer de la légalité de l’activité d’Uber, mais aussi des autres sociétés de transport par médiation et par internet.

Interrogé par PanoraPost, un chauffeur de « petit taxi » syndicaliste, présent à la manifestation de ce jeudi, a confirmé que la profession s’organisait pour approcher la wilaya de façon plus institutionnelle, épaulée par les syndicats, afin de clarifier cette situation. Celle-ci  devient, de fait, de plus en plus anarchique, avec des taxis traditionnels qui se trouvent concurrencés par des entreprises modernes disposant de bien plus de moyens et versées dans les nouvelles technologies.

La DG d’Uber, Meryem Belkziz, avait en effet déclaré à nos confrères de Challenge.ma qu’ « en réalité, les nouvelles technologies bousculent les vieilles habitudes, c’est le cas d’ailleurs des taxis face au succès d’Uber ». Le bras de fer ne fait donc que commencer entre authenticité et modernité dans le secteur du transport urbain et interurbain…

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