L’attentat contre un hôtel de la capitale du Burkina Faso Ouagadougou a fait au final 29 morts de 18 nationalités différentes. 126 personnes, dont 33 blessées, ont également été libérées suite à l’assaut donné par les forces de sécurité ce samedi matin. L'attaque avait commencé vendredi par l'irruption à 19h45 d'un nombre indéterminé d'assaillants dans l'hôtel Splendid, un établissement de luxe de 147 chambres situé au centre de la ville et fréquenté par des Occidentaux et des employés des agences des Nations unies.

Un premier assaut a été donné par les forces burkinabè, soutenues par des militaires français, vers deux heures du matin. L’intervention des brigades d’intervention s’est poursuivie jusqu’au matin. La police burkinabè a été assistée par les soldats français stationnés en banlieue de la ville, et ce contingent français a lui-même obtenu l’aide des quelques 75 marines américains présents aussi dans le pays.

Selon la gendarmerie, quatre jihadistes ont été tués, dont deux femmes. Le ministère de l’intérieur a indiqué que les assauts sur l'hôtel Splendid et le restaurant Cappuccino sont terminés, mais qu'une opération est toujours en cours sur un autre hôtel.

L’attaque, perpétrée par quatre assaillants, « de type arabe et portant des turbans » selon plusieurs témoins, a été revendiquée par le groupe jihadiste Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), qui l'a attribuée au groupe Al-Mourabitoune du chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar, rallié à Aqmi, selon SITE, une organisation américaine qui surveille les sites internet islamistes.

Une Franco-marocaine grièvement blessée

Leïla Alaoui, une photographe professionnelle binationale qui se trouvait à l’hôtel au moment de l’attaque, a été touchée par deux balles,...

l’une dans la jambe et l’autre dans le bras. Elle était en mission pour Amnesty International. Sa mère a confié à Le360 que « Leila était en train de dîner. Elle a reçu deux balles l’une à la jambe, l’autre au bras. Elle a perdu beaucoup de sang avant d’être évacuée. Heureusement qu’elle a été admise dans un hôpital où il y a un scanner. Ce qui a permis de détecter un caillot de sang dans ses poumons qui compliquait la respiration. Leila a subi une opération lourde au niveau du poumon et du colon. Son état est stable aujourd’hui et on espère que ses jours sont hors de danger ».

Née à Paris en 1982, Leïla Alaoui a étudié la photographie à l’université de New York, et partage son temps entre le Maroc et le Liban. Elle s’est spécialisée dans la photographie consacrée aux questions d’identité et de diversité culturelle. Son œuvre, marquée par une touche esthétique personnelle, a été exposée à Paris, dans l’Institut du monde arabe, à Dubaï et à la Maison européenne de la photographie.

Leïla Alaoui décrit elle-même sa série « Les Marocains » : « “Les Marocains” est une série de portraits photographiques grandeur nature réalisés dans un studio mobile que j’ai transporté autour du Maroc. Puisant dans mon propre héritage, j’ai séjourné au sein de diverses communautés et utilisé le filtre de ma position intime de Marocaine de naissance pour révéler, dans ces portraits, la subjectivité des personnes que j’ai photographiées ».

Nous lui souhaitons, avec les autres blessés, un rapide et total rétablissement.