Deux chefs d’Etat sur la corniche de Tanger, en virée nocturne, un samedi soir

Deux chefs d’Etat sur la corniche de Tanger, en virée nocturne, un samedi soir

Deux chefs d’Etat sur la corniche de Tanger, en virée nocturne, un samedi soir

Il faut quand même le faire… Prendre un chef d’Etat étranger, le président de la 5ème puissance mondiale, et lui faire faire un tour en coupé Mercedes sur la corniche de Tanger. C’est pourtant ce qui s’est passé samedi soir à Tanger, quand les gens, éberlués, ont vu un roi et un président se balader, devisant de choses les concernant et répondant aux saluts.

« Je connaissais Tanger mais pas avec un guide comme celui-là »… En effet, et même si la balade était une opération de com, même si le parcours était certainement sécurisé, ce n’est pas n’importe quel chef d’Etat qui peut se permettre de faire cela. Soit parce qu ses services refusent tout net ce type de risque, soit parce que le chef d’Etat en question a peur de son propre peuple.

Les Marocains ont l’habitude de croiser Mohammed VI en ville, à Casablanca très souvent à Tanger aussi, mais aussi à Rabat, à Tétouan, à Agadir et ailleurs. Ça, c’est pour le Maroc, mais aussi à l’étranger, au détour d’une rue, dans un centre commercial…

On imagine la sécurité présidentielle devant ce cas non conforme, et on imagine ce qu’a dû dire Hollande à ses services pour ne pas paraître refuser un tour en voiture aimablement proposé par son hôte… « Les forces de sécurité françaises et marocaines avaient...

d'ailleurs été priées de se faire très discrètes », rapporte le Parisien, qui ajoute que François Hollande a précisé que cette escapade, « c'était aussi une façon de montrer que la ville bouge ».

« Le roi m'a proposé d'aller faire un tour en ville. J'ai trouvé que c'était délicat comme proposition (...) Il voulait me montrer qu'il circule parmi son peuple très librement, qu'il reçoit un accueil très chaleureux, et qu'il aime cette ville, qui était celle de sa grand-mère. La sécurité était très légère… d’ailleurs, je me demande même si les miens étaient là, pendant la demi-heure qu’a duré la promenade », explique le chef de l'État français avec sa bonhomie habituelle, ajoutant à regret et avec humour qu’ils « n’ont pu visiter tous les établissements »…

Et ainsi donc, le roi conduisait, le président était à côté et derrière, un conseiller royal n’en revenant pas lui-même. Il ne pourrait s’agir que de Fouad Ali el Himma, qui accompagne le plus souvent le roi dans ses promenades hors protocole. Et puis, c’est assez divertissant de voir le président français dans un superbe coupé allemand, lequel président français ne doit pas avoir l’occasion de faire ça souvent chez lui, ou alors la tête cachée par un casque…

Enfin, et on ne s’en privera pas, le président français a dû se dire, pendant que le roi conduisait, qu’il y avait quand même une sacrée différence entre Tanger et Mohammed VI qui sort et prend ses libertés et Alger et Bouteflika, dont Hollande essayait de déchiffrer le propos…

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