Les « taxis » Uber à Casablanca, une semaine après…

Les « taxis » Uber à Casablanca, une semaine après…

Le service de transport Uber, société californienne suscitant une forte controverse mais réalisant une non moins forte croissance, s’est installé à Casablanca depuis une semaine. Les usagers-cible le savent mais le service démarre lentement. Contrairement à plusieurs villes européennes et New York, l’arrivée de l’entreprise ne soulève pas (encore ?) de vagues. Les véhicules circulent et les choses semblent se passer normalement, malgré quelques hiatus.

Présente dans plus de 300 villes dans le vaste monde, le service est très simple. Il faut télécharger l’application, s’identifier et introduire ses numéros de téléphone et de carte bancaire. Une carte s’affiche sur votre terminal et vous indique les chauffeurs proches du lieu où vous vous trouvez.

Le prix minimum de la course est 5 fois plus cher que celui d’un « taxi rouge », soit 30 DH, avec le prix de base à 20 DH, 5 DH par kilomètre et 0,50 DH par minute. Ces 30 DH sont le minimum à régler en cas d’annulation de la course, même si le chauffeur – cela arrive – se perd en route ou tarde pour une raison ou une autre. Lesdits chauffeurs sont en général des jeunes gens bien mis de leurs personnes, maîtrisant arabe, français et anglais et soigneusement sélectionnés.

Et les chauffeurs de taxis, alors ? Entre taxis blancs et taxis rouges, la capitale économique dispose de quelques 15.000 véhicules, dont environ 12.000 circulent en permanence. Mais, il faut le dire, Uber s’adresse à une clientèle haut de gamme, capable de payer à 60 DH une course entre le centre-ville et la Corniche, comme l’ont fait nos confrères du Huffpostmaghreb qui ont testé le service, avec ses hauts et ses bas.

Jusqu’à présent, le service fonctionne et effectue ses tests sans problème notoire. Les élus de la Ville semblent ne pas être concernés. « On ne peut rien faire et on ne fera rien tant que les professionnels, chauffeurs de taxis, ne disent rien. Mais avec l’année électorale qui s’annonce, on peut s’attendre à...

tout », explique cet élu/candidat qui tient à son anonymat… Fort bien, et que disent les chauffeurs de taxi ? Rien, justement. Plusieurs ont été interrogés par PanoraPost, mais ne sont tout simplement pas au courant de l’arrivée de ce concurrent. « Concurrent » est d’ailleurs un bien grand mot pour Uber car Marouane, conducteur de taxi rouge et propriétaire de son agrément de transport, ne voit aucun mal à la circulation des véhicules Uber : « Pour une ville de quelques 5 millions d’habitants, un tel service aura sa clientèle, sans pour autant rogner sur la nôtre. Les bus privés sont arrivés et n’ont pas perturbé le service public ; puis le tram a démarré sans que cela n’atteigne les autres modes de transport. La demande est là et le service est adapté à tous les clients, à charge pour eux d’avoir l’argent nécessaire et d’accepter de le verser en contrepartie du service. Et puis, reconnaissons que les voitures de cette société (Uber) sont bien plus luxueuses que les nôtres… ».

A partir de là, il ne risque pas d’y avoir un conflit puisque le service Uber proposé au Maroc est l’UberX et non l’UberPop, le premier étant assuré par des chauffeurs professionnels roulant dans des berlines standard et le second par des particuliers conduisant leurs propres voitures. De fait, les véhicules utilisés au Maroc sont des 4x4 de luxe certes mais pas des berlines.

Cette arrivée d’Uber à Casablanca, qui devrait être suivie de Rabat et Marrakech, fait suite au lancement des travaux de la seconde ligne du tram et aussi à l’apparition de plusieurs sociétés proposant des voitures avec chauffeurs, fort utiles en cette période où l’alcootest promet des ravages dans les rangs des fêtards qui prennent imprudemment et impudemment le volant..

La demande est donc là, d’envergure, et l’offre s’organise, se cherche, s’adapte. Il restera à régler le problème de la circulation, mais cela est une autre affaire dont la solution est à chercher dans le public et non le privé…

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