Mustapha Ramid en juriste, ministre et... conseiller sexuel (vidéo)

Mustapha Ramid en juriste, ministre et... conseiller sexuel (vidéo)

Le ministre de la Justice et des Libertés était l’invité d’une radio privée et il est revenu sur l’affaire de l’homosexuel de Fès. Il a tenu des propos de juriste et de ministre responsable, mais aussi de conseiller en affaires de sexe, d’une manière tout à fait irresponsable.

Ainsi, quand Mustapha Ramid évoque le lynchage dont a été victime le jeune homme qui se trouve aujourd’hui dans une situation familiale et personnelle désastreuse, il est ce juriste intransigeant et ferme : « Tout individu qui s’en prend à un autre, pour quelque motif que cela soit, doit être sanctionné »… puis il ajoute : « Prenons ce fait survenu à Fès et essayons d’en tirer des enseignements : les gens n’ont pas supporté de voir un homme … disons dans un état particulier, dans une situation particulière… Mais entendons-nous bien : ce qu’ont fait ces personnes est un crime, et deux d’entre elles ont été déférées devant la justice en état d’arrestation ».

Et de poursuivre : « cet homme n’a pas été surpris en flagrant délit d’homosexualité, mais présentait l’apparence de l’homosexualité, de par sa mise vestimentaire et son attitude, et cela n’est pas interdit par la loi. C’est désapprouvé par la morale et par la religion et rejeté par la société, mais pas interdit juridiquement.

Répondant à la question – qui l’a un peu gêné au point de répondre en plaisantant au journaliste s’il jeûnait ou non –  sur la réalité hormonale des homosexuels, le ministre de la Justice...

a conseillé à ces derniers de faire une opération qui déterminerait leur sexe, leur véritable sexe : « ainsi d’un individu qui a la voix d’un homme mais qui en lui-même est une femme et a des pratiques tortueuses, moi je préfère qu’il aille faire ce qu’il faut pour prendre sa forme réelle. Mais qu’il prenne les traits et le comportement d’une femme alors qu’il est homme, ou l’inverse, et qu’il pratique des relations sexuelles non conformes avec ce qu’il paraît être, alors la loi intervient ».

M. Ramid ne nous dit pas deux choses, puisqu’il a ouvert le débat sur la transexualité : qu’en dit la religion dont il parle beaucoup en ce moment  ? Et pourquoi n’a-t-il pas envisagé la transexualité dans le code pénal, ou dans la loi, pour déterminer le statut juridique d’un individu qui changerait de sexe ? Et puis, convenons que quand on en arrive à évoquer la transexualité, on peut aisément accepter l'homosexualité... Et enfin, un homosexuel ne souhaite pas nécessairement devenir transexuel, cela relève de sa liberté. Mais en ce moment, au Maroc, les libertés ne semblent pas avoir le vent en poupe...

Pour ceux qui diraient que là n’est pas le problème des Marocains, ils auront tort. Cela serait un déni aux droits de milliers d’homosexuels, voire plus, dans ce pays, et pour s’en convaincre, il suffit d’écouter l’enregistrement bouleversant de l’homme lynché. Sauf à ne pas avoir de cœur ni de compassion…

 

 

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