Le Maroc exporte 500 imams et prédicateurs dans le monde pour ramadan

Le Maroc exporte 500 imams et prédicateurs dans le monde pour ramadan

Le Maroc est désormais connu pour son islam modéré et pacifique. Le travail est mené depuis des années, mais il n’est devenu visible qu’avec la recrudescence des actes terroristes et la crispation de certains courants musulmans, en Europe essentiellement. Rabat a donc décidé, d’un commun accord avec les pays d’accueil, de leur envoyer 500 prédicateurs et imams.

Selon des informations parues aujourd’hui chez nos confrères d’Akhbar Alyoum, sur les 500 personnes envoyées, hommes et femmes, la France avec son million et demi de Marocains, en accueillera 156, suivie par l’Italie (43), les royaumes d’Espagne et de Belgique avec 39 prêcheur(e)s chacun, et enfin, la Hollande, 24. Quant au Canada, il devrait accueillir 11 personnes spécialisées dans la prédication et le conseil religieux.

Mais ce n’est pas tout. En effet, en plus de ce contingent relevant du ministère des Affaires islamiques, la Fondation Hassan II pour les MRE prendra à sa charge un autre groupe, composé là aussi de deux centaines d’imams et de prêcheurs, mais aussi de conseillers sociaux et d’universitaires, qui seront chargés de la lecture et de l’explication du Coran et de l’islam.

Tous ces gens ont reçu une formation sur le rite malékite, les vertus de tolérance et de paix dans la religion musulmane et les recommandations d’usage sur l’importance de l’adaptation des communautés musulmanes dans les pays d’émigration. L’objectif premier de cette...

opération consiste à encadrer les musulmans, essentiellement marocains mais aussi ceux d’autres nationalités, dans l’accomplissement de leurs rites. Ce faisant, les croyants dans ces pays, et surtout les plus vulnérables d’entre eux, seront mis en garde contre les chapelles extrémistes prenant appui sur l’islam pour répandre des idées d’extrémisme et de violence.

Cette action intervient alors que les musulmans d’Europe et d’ailleurs sont pointés du doigt par certaines parties des populations occidentales comme véhiculant un islam de violence, extrémiste et intolérant. La tâche de ces imams, prédicateurs et conseillers sociaux sera également d’échanger avec des non-musulmans pour leur expliquer ce qu’est l’islam et en quoi il rejoint les autres religions dans les vertus de paix, quand il est bien enseigné.

Cela étant, cette initiative prise par les gouvernements du Maroc et d’ailleurs n’emporte pas l’adhésion de tous. Ainsi, par exemple, du maire de Rotterdam, originaire du Maroc, Ahmed Aboutaleb, qui remet en cause l’efficacité d’imams s’exprimant en arabe et ignorant les réalités et contingences de la vie des musulmans, marocains ou autres, dans les pays européens. Aboutaleb préconise que les pays occidentaux à fortes communautés musulmanes prennent en charge la formation de ces imams, qui devraient être issus de ces mêmes pays, qui connaissent les fondements de leurs sociétés et les risques liés à leurs jeunesses tiraillées entre deux cultures, deux religions et deux nationalités.

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