Plan du gouvernement pour lutter contre la corruption, 3,5 milliards de DH sur 10 ans

Plan du gouvernement pour lutter contre la corruption, 3,5 milliards de DH sur 10 ans

Quand il s’exprime en public ou en privé, Abdelilah Benkirane égrène  volontiers les réalisations grandes et petites de son gouvernement, fier de son action, mais il reconnaît également les manquements de son cabinet. Et parmi ceux-ci, la lutte contre la corruption. Ainsi, un plan a été réalisé par le gouvernement, courant sur une période de dix ans et couvrant certaines administrations en particulier. Il remplace celui déjà présenté, que Benkirane avait jugé tellement large et imprécis qu’il avait demandé à son ministre de la Fonction publique Mohamed Moubdiî d’en élaborer un autre..

Ainsi, ce plan, élaboré dans ses grandes lignes par le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC), fixe un double objectif, à savoir la restauration de la confiance des Marocains dans la corruption, et aussi celle des investisseurs étrangers. Le premier objectif concourt à la qualité de vie des populations et à la moralisation de la vie publique et administrative, alors que le second porte davantage sur l’économie, les relations avec l’étranger et le volume des investissements extérieurs.

Les administrations concernées au premier chef par ce programme sont la sûreté nationale et la gendarmerie, la santé, l’éducation nationale, les mines, l’immobilier et les collectivités locales. Pour cela, PwC recommande de débloquer un budget de 3,5 milliards de DH sur 10 ans, soit environ 300 millions de DH par an. La réalisation des...

objectifs de ce plan pourra être mesurée à travers les classements Doing Business (climat des affaires) qui devront voir le Maroc passer de la 71ème place actuellement à la 30ème environ. De plus, les investissements étrangers devront connaître un grand bond de 34 milliards aujourd’hui à plus du double à l’horizon 2025.

Le plan se décline en cinq volets :

1/ Elaborer un ensemble de textes législatifs, précis et répressifs, qui détaillent les mesures à prendre contre les personnes convaincues d’actes de corruption, dans l’objectif de réduire au maximum l’impunité des uns et des autres.

2/ Etablir un dispositif de plaintes et une plateforme de dénonciation des actes de corruption, avec des critères précis sur les enrichissements anormaux, et donc illicites.

3/ Mettre en place un train de mesures de suivi des décisions judiciaires en vue de s’assurer de leur application.

4/ Concevoir une politique de rapatriement des fonds envoyés à l’étranger et de traque systématique de ceux qui sont dissimulés d’une façon ou d’une autre au Maroc.

5/ Installer un programme de diagnostic des modes de gestion des fonds publics, essentiellement les marchés d’Etat, en plus d’une politique fiscale plus efficiente.

Le calendrier législatif qui portera sur pas moins de 120 textes sera divisé en trois grands périodes : 45 de 2015 à 2017, 55 de 2018 à 2020 et 20 pour 2020 à 2025.

 

 

 

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