Le PDG de Boeing sous le feu des critiques lors d'une audition devant un comité du Sénat
Le PDG de Boeing, Dave Calhoun, a essuyé des critiques acerbes mardi lors d’une audition devant une commission du Sénat américain au sujet des manquements de la société en matière de sécurité et de qualité.
Cette audition fait suite à celle qui s’est tenue le 17 avril dernier lorsque quatre lanceurs d’alerte ont évoqué des problèmes de sécurité dans la production de trois des quatre avions commerciaux de Boeing (737 MAX, 787 Dreamliner et 777).
Boeing a cumulé des problèmes de production tout au long de l’année 2023 sur plusieurs de ces modèles. L’arrachage en plein vol en janvier dernier d’une porte mal vissée sur un appareil 737 MAX a accentué la pression sur le constructeur aéronautique. Calhoun, qui a annoncé en mars qu’il démissionnerait d’ici la fin de l’année, a défendu les actions du constructeur aéronautique visant à améliorer son image ternie en matière de sécurité.
S’exprimant dans une salle où se trouvaient des proches des victimes des crashes de Boeing 737 MAX 8 en 2018 et 2019, Calhoun a présenté des excuses « au nom de tous les employés de Boeing à travers le monde, passés et présents, pour (leurs) pertes ».
L’entreprise pourrait faire face à des poursuites judiciaires aux États-Unis après que le département de la Justice a déclaré le mois dernier que le constructeur aéronautique avait violé un accord de 2021 lié aux accidents du 737 Max en 2018 et 2019 qui ont coûté la vie à 346 personnes.
Le sénateur Josh Hawley a accusé Calhoun d’avoir « exploité » l’entreprise et critiqué son programme de rémunération de près de 33 millions de dollars. Le régulateur américain de l’aviation civile (FAA) a adopté une ligne dure à l’égard de Boeing, l’administrateur Mike Whitaker affirmant que la FAA maintiendrait des inspecteurs sur le terrain dans les installations de l’entreprise jusqu’à ce que l’agence soit satisfaite des améliorations en matière de sécurité.
La baisse de la production et des livraisons de Boeing a nui à ses flux de trésorerie. Les actions de la société ont chuté de près de 33% cette année. Plusieurs audits et investigations ont identifié de nombreux problèmes de « non-conformité », en particulier dans le contrôle qualité. La société a remis le 30 mai un « plan d’action complet » exigé fin février par la FAA pour remédier à ces problèmes. En attendant, le régulateur a notamment gelé la cadence de fabrication du 737 MAX.