Sénégal : Macky Sall annonce un projet de loi d'amnistie générale
Le président sénégalais, Macky Sall, a annoncé lundi qu’il va saisir l’Assemblée nationale d’un projet de loi d'amnistie générale sur les faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024.
"Dans un esprit de réconciliation nationale, je saisirai l'Assemblée nationale dès ce mercredi en Conseil des ministres d'un projet de loi d'amnistie générale sur les faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024", a déclaré le président Macky Sall.
Il présidait à Diamniadio (30 km de Dakar) l’ouverture des travaux du dialogue national en vue de déterminer une nouvelle date de l'élection présidentielle au Sénégal initialement prévue pour le 25 février. "Cela permettra de pacifier l'espace politique, de raffermir davantage notre cohésion nationale", a-t-il précisé.
"Nous voulons créer les conditions d'un apaisement pour arriver à un Sénégal de paix et de stabilité. La loi d'amnistie doit d'abord être validée, le gouvernement y travaille et elle devrait être validée par l’Assemblée", avait dit jeudi dernier le président sénégalais lors d’une interview accordée aux médias locaux.
Macky Sall a par ailleurs affirmé son souhait d'organiser la présidentielle d'ici à juin-juillet. "Ma volonté et mon vœu le plus cher est de faire tenir l'élection présidentielle dans les meilleurs délais et ceci avant l'hivernage (la saison des pluies) prochain, et dans la paix", a-t-il indiqué. Il a réaffirmé son engagement à quitter la présidence à la date officielle d'expiration de son mandat, le 2 avril.
"En convoquant ce dialogue, je n'ai qu'un seul souci : trouver un consensus sur la date de la prochaine élection présidentielle afin que le scrutin se déroule dans les meilleures conditions", a-t-il insisté.
Le dialogue national, qui se tient en présence des membres du gouvernement, devrait permettre au pays de trouver les moyens de résoudre la crise politique qu’il traverse depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle du 25 février 2024. Des chefs religieux, représentants de syndicats et d’organisations de la société civile et des candidats recalés ont répondu à l’appel du président de la République.
Des responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS), la formation politique à l’origine des accusations portées sur certains des membres du Conseil constitutionnel qui ont procédé au contrôle de la régularité des candidats à l’élection présidentielle, prennent également part à ce dialogue.
Seize des dix-neuf candidats retenus par le Conseil constitutionnel ont fait part de leur décision de ne pas participer à cette rencontre, de même que plusieurs franges d’acteurs se réclamant de la société civile.