L’Institut CDG réfléchit sur la manière de piloter efficacement les territoires

Dans sa série regards sur le futur, l’Institut CDG a entamé son cycle 2023 par le thème « piloter efficacement les territoires », organisé le 22 septembre 2023, avec un panel d’intervenants expérimentés et venant de plusieurs horizons, universitaire, territorial et entreprise publique, la CDG en l’occurrence, aussi bien dans sa relation aux territoires que dans son aspect pratique avec la l’écocité Zenata.

Ainsi, le président du think tank LOGOS Tarik Akdim suggère d’entrée de jeu que les territoires, concept désormais bien intégré dans les esprits des gens, doivent être pensés autrement, au vu des nouveaux enjeux et défis qui se posent, dont la complexité de la décentralisation et aussi la multiplicité des acteurs. D’où la question de l’intelligence collective pour atteindre un objectif commun, comme le soutient le président de la Région Souss Massa Karim Achengli. Pour sa part, le DG de Société d’Aménagement Zenata Driss Essaouabi estime que pour contribuer à combler les lacunes de tous types que peuvent connaître les territoires, les sociétés d’aménagement sont là pour apporter leur concours.

Pour sa part, Marouane Abdelati, directeur du pôle relations avec les territoires à la CDG affirme que le concept territorial doit être examiné sous plusieurs facettes, dont l’agilité pour faire basculer les mises en œuvre du central au local, et aussi la capacité de tenir un état des lieux précis qui ne peut être que celui des responsales territoriaux.

Pour réussir un projet de territorialisation, il faut du temps car plusieurs aspects doivent être pensés, lancés, conduits à terme et aboutis, dont la gouvernance à mettre en place, la convergence entre les différents acteurs, autorités désignées ou élues, et aussi la mobilisation de tous, sur le territoire, pour enfin arriver à l’épineuse question du financement et en aval, du markéting territorial.

Mais, préalablement, l’un des chantiers les plus importants demeure...

la concrétisation des grands chantiers de la décentralisation et de la déconcentration qui doivent être menés de pair avec la contrainte de collaborations interrégionales. Et se pose également la question des compétences techniques à mettre à la disposition des territoires, quelles que soient leur taille et leur importance.

Comment piloter un territoire et le rendre plus attractif ? c’est d’abord avoir l’audace de prendre de risques, de chercher des solutions improbables à des problèmes imprévisibles et de nature variable. D’où l’importance de la convergence des acteurs et de la prise de conscience par l’Etat central que ces solutions ne peuvent émaner que du territoire en question.

Il y a aussi la question des documents d’urbanisme, dont le principal reste le PDR (Plan de développement régional) qui est aussi l’émanation du SRAT (Schéma régional d’aménagement du territoire), avec une vision temporelle bien plus longue, le SRAT étant lui-même une déclinaison du NMD (Nouveau modèle de développement).

Revenant sur le récent et tragique séisme qui a frappé la région d’al Haouz, les intervenants au webinaire se sont accordés à penser que le reconstruction des territoires nécessite du temps long, d’où le dialogue entre les acteurs sur le terrain, une opportunité de reconstruire sur une nouvelle base économique, qui permettra dans le temps long de favoriser la naissance d’une nouvelle solidarité intelligente, évitant cette fois la dichotomie entre le centre et la marge (la montagne, les oasis ayant toujours été considérées comme la marge, généralement oubliée).

En conclusion, il ressort de ce webinaire que si les territoires, effectivement, doivent être pensés différemment, Il y a une temporalité pour faire évoluer de manière progressive les compétences du central vers le territorial, car tout le monde est impliqué, administration, élus, société civile, et tout le monde doit être mobilisé pour faire aboutir et réussir la territorialisation.

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