Pass sanitaire : « collectif citoyen » lance une pétition pour un moratoire

Pass sanitaire : « collectif citoyen » lance une pétition pour un moratoire

A peine annoncé par le gouvernement, le pass sanitaire soulève des critiques et fait apparaître une fronde sous forme de pétition.

Ces initiateurs viennent divers horizons et ont en commun un objectif, le pass sanitaire qui sera instauré à partir de jeudi 21 octobre à la reprise, après les congés de l‘Aid al-Mawlid.

En début de semaine le gouvernement déclare que le pass sanitaire va être obligatoire pour accéder aux transports en commun et à la circulation interurbaine. Contrairement aux rapports précédents, l'entrée en vigueur du pass sanitaire ne signifie pas un assouplissement des mesures sanitaires déjà en vigueur ; les couvre-feux et autres mesures préventives restent en place.

L'entrée en vigueur du pass sanitaire n'est pas une surprise. Début septembre, le ministère de la Santé a lancé une campagne de sensibilisation pour souligner l'importance du vaccin et annoncer l'arrivée du pass sanitaire. « Le pass sanitaire, un document indispensable pour une vie normale », peut-on lire dans le message.

Mais c’est compté avec les pétitionnaires qui invitent les Marocains à rejoindre le front de la contestation : « Nous vous invitons en tant que « collectif citoyen » à exprimer à travers cette pétition, notre totale incompréhension par rapport à la décision d’imposer un « pass vaccinal » sans aucun préavis ou délai raisonnable, ni débat national sur la question », lance le collectif.

Pas totalement contre le pass sanitaire, le « collectif citoyen » juge la démarche alambiquée et irrespectueuse vis-à-vis du citoyen marocain. C’est « Une démarche qui exposera des millions de marocains à l’inquiétude, au risque de ne pas accéder à leurs emplois, de se retrouver incapables d’accéder à une administration en cas d’urgence, aux transports en commun ou encore de jouir d’autres droits plus élémentaires. » Cette démarche dont s’insurge le « Collectif...

citoyen » ne va pas dans le sens du nouveau pacte social voulu par le Roi et qui a décidé la gratuité et le libre choix de vaccination de tout marocain ou résident au Maroc. « Le ressentiment et l’inégalité de traitement créera un effet inverse et renforcera le sentiment d’injustice voir de non respect du droit à choisir ou non de se faire vacciner. », alertent les passionnaires.

Cependant, les membres du collectif composé de Mouna Hachim ( Ecrivaine, romancière et chercheuse en histoire ), Jaafar Heikel ( professeur d’Epidémiologie et Spécialiste des maladies infectieuses ), Nabil Benabdallah ( Secrétaire général du PPS ), Nabila Mounib ( Parlementaire et SG du PSU ), Amina Maelainine (Ex-député et membre du PJD), Farah Achbabe (Militante associative et chercheuse), Zakaria Garti ( Co-fondateur du mouvement MAAN et militant associatif ), Mohcine Besri ( Scénariste et réalisateur ), Anas Filali ( Pharmacien et auteur de la pétition contre la vaccination des enfants ) et Rachid Achachi ( Chroniqueur radio ) invite le gouvernement à revoir cette décision, et à instaurer un « délai de préavis ou un moratoire de deux mois concernant l’imposition du « pass vaccinal », afin de permettre aux citoyens désirant se faire vacciner de le faire dans un délai clair et définitif pour que chacun assume ses responsabilités. C’est également le moment, pour le collectif d’inviter à un débat national serein et dépassionné sur la gestion de la crise sanitaire notamment au niveau du parlement, afin d’écouter les différentes franges de la population dont tout naturellement les scientifiques, pour adopter une démarche basée sur des arguments objectifs épidémiologiques, de santé publique et autres, protégeant la santé de la communauté tout en étant socialement acceptable.

Mouhamet Ndiongue