Enseignement: Campagne pour remplacer le français par l’anglais

Au mois d'avril, une étude publiée par British Council au Maroc a révélé un engouement grandissant des jeunes marocains pour l’anglais. Ces derniers veulent que la langue soit la principale dans l’enseignement supérieur.

Au Maroc, des étudiants et membres de la communauté universitaire ont lancé sur les réseaux sociaux une campagne visant à remplacer le français par l’anglais dans l’enseignement supérieur, surtout en ce qui concerne les matières scientifiques. La campagne lancée sous le hashtag « YesToEnglishInsteadOfFrenchInMorocco » ambitionne d’attirer l’attention des autorités sur la question en cette veille de rentrée académique.

Pour les défenseurs de la cause, il y a plus d’avantages à utiliser l’anglais comme l’explique l’influenceuse Farah Achbabe. Dans une vidée diffusée sur les réseaux sociaux, la jeune femme, par ailleurs étudiante en cycle de doctorat, fait savoir que la majorité des références scientifiques sont publiées en anglais et qu’il serait d’un grand avantage pour les scientifiques de maîtriser la langue.

Alors que la campagne se poursuit, le ministre marocain de l’Education nationale, Saïd Amzazi, a fait savoir que le pays n’est pas prêt pour un tel changement, car ne disposant pas, pour le moment, d’une bonne quantité de professeurs d’anglais. Le ministre a néanmoins garanti la...

formation, d’ici une dizaine d’années, de professeurs capables d’enseigner en anglais.

Notons qu’en juillet 2019, le Parlement marocain avait voté un texte du Conseil supérieur de l'éducation en faveur du renforcement des langues étrangères, notamment du français dans le système éducatif, jusque-là dominé par l’arabe.

Dans le Royaume, l’intérêt pour l’anglais est visible à tous les niveaux. Certaines institutions ont entrepris de ne communiquer qu’en anglais. C’est le cas du club de football, Raja Casablanca. La Fédération de football s’est elle aussi lancée dans la tendance.

Selon l’étude « Shift to English in Morocco » du British Council au Maroc, menée auprès de plus de 1200 Marocains de 15 à 25 ans dans les zones urbaines, l’anglais gagne du terrain dans le Royaume. 74% pensent que le passage à l’anglais profitera aux ambitions du pays de devenir une plaque tournante internationale des affaires et du tourisme. Ils croient également que l’anglais les aidera dans leurs aspirations scolaires et professionnelles.

Dans le même temps, 85% des personnes interrogées ont déclaré s’attendre à ce que le nombre de jeunes marocains parlant anglais augmente, au cours des dix prochaines années, et 57% s’attendent à ce que ce nombre augmente considérablement.