Test Covid: les laboratoires privés pas enthousiastes sur la baisse des tarifs
Durant cette période de pandémie, les cliniques privées continuent de faire l’actualité. Après le doute sur les tests et qui demeure toujours une équation, la question des tarifs posent encore problème.
Récemment, c’est le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb qui est monté au créneau pour accuser les laboratoires privés de ne pas tenir leur promesse d'effectuer des tests de dépistage Covid-19 fiables et abordables après qu’un grand débat s’est opposé entre ces derniers et les populations.
Dans ces déclarations, le ministre avait déclaré que la plupart des tests sérologiques délivrés par des entités privées ne répondent pas aux normes du ministère de la Santé avant de contester les prix exorbitants que la plupart des laboratoires privés facturent pour les tests COVID-19.
Suite aux déclarations du ministre suivi d’une concertation, l’ANAM propose de ramener le prix du test PCR à 450 DH pour les laboratoires privés. Une baisse tarifaire qui ne fait pas l’unanimité du côté des professionnels.
«Il faut savoir que tous les produits que nous utilisons pour la PCR, que ce soit les réactifs, les consommables, le matériel…, tout est importé. Avec la crise pandémique et la pression de la demande, les prix ont explosé», explique Said El Hafiane, président du syndicat régional des biologistes médicaux de la région Casablanca-Settat.
Dans un article de L’Economiste paru ce jour, le représentant syndical majoritaire des laboratoires privés au Maroc (près de 23 établissements) partage sa désapprobation quant à ce projet de réduction des prix des tests PCR. En effet, l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) travaille actuellement sur la mise en place d’une nomenclature pour le remboursement du test par l’AMO. Du côté des laboratoires privés, le prix passerait de 680 à 450 DH.
Pour rappel, «Le ministère...
accordera des autorisations aux laboratoires du secteur privé pour effectuer des analyses microbiologiques de Covid-19 à condition que ces laboratoires respectent les conditions de santé et de sécurité biologique», a déclaré le mois dernier le ministre Ait Taleb.
Pourtant, les laboratoires estiment leur coût de revient à 550 DH, sans compter les investissements réalisés pour se conformer au cahier des charges imposé par le ministère de la Santé. Le quotidien souligne également que Aït Taleb avait lui-même énoncé que le test est effectué à prix coûtant dans le public, soit 500 DH, et que selon les estimations de la commission des nomenclatures, il devrait se situer à 680 DH dans le privé.
« Même dans les pays où tout est fabriqué localement, la RT-PCR est facturée à plus de 60 euros, sans compter le prélèvement. Si vous le rajoutez, il faut intégrer aussi le kit, la protection du personnel, la gestion des déchets… Pour réduire ces coûts, l’Etat aurait dû sécuriser le circuit de distribution des produits », renchérit El Hafiane.
Par ailleurs, le test PCR reviendrait à quelques 800 DH pour les personnes non couvertes par l’AMO. « Nous ne donnons pas notre accord pour la proposition de sous-facturer à 450 DH pour les adhérents de la CNOPS et de la CNSS, et de surfacturer à 804 DH pour les autres citoyens. Cette mesure est même anticonstitutionnelle », commente le représentant syndical.
Différentes rencontres entre l’ANAM et les représentants des professionnels doivent avoir lieu pour parvenir à un accord sur les tarifs des tests PCR. Pour rappel, l’ANAM propose un prix inférieur à 400 DH dans les CHU et laboratoires publics (au lieu de 500 DH actuellement) et 450 DH dans les laboratoires privés.
Mouhamet Ndiongue