Sondage/PCNS : Les relations humaines sont-elles en crise ?

Sondage/PCNS : Les relations humaines sont-elles en crise ?

Puis-je te croire? Combien de fois avons-nous dit cela au cours de notre vie, en amitié, en amour, au travail, avant une confession embarrassante. En fait, nous avons posé cette question à maintes reprises, et  continuons à le faire, sans même nous en rendre compte: ce questionnement qui ne garantit rien de la suite des choses est un rituel qui démontre notre problème avec la confiance en nous et envers les autres.

La problématique de confiance est l’une des thématiques abordée par le Policy Center for the News South (PCNS) dans son rapport intitulé « Attitudes des citoyens face à la pandémie de Covid-19 – Maroc ».

Au-delà de la confiance, le rapport fait un focus sur la Perception des Marocains sur le coronavirus, notamment la perception des ces derniers sur l'action du gouvernement face à la pandémie, mais aussi sur le rôle des acteurs intervenants dans la crise du Covid-19 au Maroc.

Réalisé en partenariat avec Sciences Po (CEVIPOF), dans le cadre de l’enquête internationale «Attitudes towards Covid-19 – A comparative study», le sondage donne un aperçu global sur la perception du coronavirus.

Dans ce rapport, dont les données sont collectées du 10 au 17 juin 2020 par IPSOS Maroc, 997 personnes, interrogées par Internet, ont constitué un échantillon représentatif de la population marocaine âgée de 18 ans et plus.

L’Enquête est coordonnée par Saad Badaoui, Senior Data Scientist au Policy Center for the New South, Mhamed Dryef, Senior Fellow au Policy Center for the New South et Dominique Guillo, Professeur à la Faculté de Gouvernance, Sciences Economiques et Sociales de l’Université Mohammed VI Polytechnique

La thématique « Confiance » abordée dans ce rapport renseigne sur les rapports sociaux dans le royaume. Selon la question les personnes interrogées avaient plusieurs choix de réponses : « Tout à fait confiance », « Un peu confiance », « Pas beaucoup confiance » ou « Pas du tout confiance »

A la question de savoir sur...

le degré de confiance selon les groupes, 45 % des personnes interrogées déclarent avoir « un peu confiance » aux gens d’une autre nationalité, traduisant ainsi une méfiance vis-à-vis de l’étranger, 35%  répondent « Pas beaucoup confiance », 10% « Pas du tout confiance ». Par contre 10%  parmi ces personnes interrogées  estiment avoir « Tout fait confiance » aux gens d’une autre nationalité.

Pour les gens qui ont une opinion religieuse différente : 40%  déclarent  avoir « Un peu confiance », 36% « Pas beaucoup confiance », 14% « Pas du tout confiance » et 10% « Tout fait confiance ».

La thématique « Confiance » s’est aussi penchée sur un autre type de relation sociale à savoir « les personne que vous rencontrez pour la première fois » ; ainsi, 21% déclarent  avoir « Un peu confiance », 42% « Pas beaucoup confiance », 35% « Pas du tout confiance », 03% « Tout fait confiance ».

« Gens que vous connaissez personnellement « : 52% déclarent  avoir « Un peu confiance », 12% « Pas beaucoup confiance », 03% « Pas du tout confiance », 33% « Tout fait confiance ».

Les voisins : 42% déclarent  avoir « Un peu confiance », 34% « Pas beaucoup confiance », 14% « Pas du tout confiance », 10% « Tout fait confiance ».

La famille : 23% déclarent  avoir « un peu confiance », 06% « Pas beaucoup confiance », 02% « Pas du tout confiance », 69% « Tout fait confiance ».

Autre aspect lié aux rapports humains, 79% des Marocains estiment qu’« On n’est jamais assez prudent quand on a affaire aux autres » contre 21% qui estiment qu’ « On peut faire confiance à la plupart des gens ». De manière précise 53% parmi les interrogés soutiennent que « La plupart des gens cherchent à tirer profit de vous », contre 42% qui pensent que « La plupart des gens font leur possible pour se conduire correctement »

Au Maroc, que ça soit la race, les religions, les affaires, les relations sociales voire même la famille, la confiance n’est pas au rendez-vous. Toutefois, le sondage reste révélateur d’un système social où les relations humaines sont en crise.

Mouhamet Ndiongue