Les Etat-Unis attaquent Google pour abus de position dominante

Les Etat-Unis attaquent Google pour abus de position dominante

C'est un véritable séisme politique qui a secoué la Silicon Valley la semaine dernière. Après des mois d’attente, le département américain de la Justice a lancé une action judiciaire contre Google, accusant la société de monopoliser le secteur hautement lucratif des recherches sur le web.

Dans la foulée, une douzaine d’Etats, dont le Texas et New York ont annoncé des enquêtes similaires. Dans une Amérique où les divisions partisanes sont plus tranchées que jamais, les démocrates les plus libéraux, à l’instar de la Sénatrice Elizabeth Warren, et les républicains les plus endurcis, dont le procureur général William Barr, s’accordent au moins sur une chose: il faut mettre fin au monopole de Google, Apple, Amazon et compagnie.

Dans sa plainte de 57 pages, le ministère de la Justice accuse notamment Google de conclure des accords avec des partenaires géants comme Apple et de limiter la concurrence par le biais de contrats et d’accords commerciaux exclusifs.

En effet, selon cette plainte, près de la moitié des recherches effectuées sur Google provient des appareils Apple, qu’il s’agisse d’iPhone, iPad ou Macbook. Depuis 2017, Google qui contrôle 92% du trafic des...

recherches sur le web de par le monde, verse une bagatelle allant de 8 à 12 milliards de dollars par an à Apple pour servir de moteur de recherche par défaut sur les appareils de la marque à la pomme. Il ne s’agit ni plus ni plus moins que de 15 à 20% des profits de la firme de Cupertino.

D’aucuns peuvent s’étonner du succès de la relation commerciale entre Google et Apple, sachant que la firme de Cupertino n’a cesse de critiquer les pratiques de Google en matière de surveillance des habitudes des utilisateurs. La relation entre les deux plus grandes entreprises de la Silicon Valley n’a en effet pas toujours été idéale, comme en témoigne la célèbre colère de Steve Jobs lorsqu’il avait promis « la guerre nucléaire » après avoir appris que Google développait, Android, un logiciel d’exploitation en faveur d’autres fabricants de smartphones.

Comme l’a expliqué au New York Times l’avocat général d’Apple de 2009 à 2017, Bruce Sewell, « nous avons ce genre de terme étrange dans la Silicon Valley: co-opétition (…) Vous avez une concurrence brutale, mais en même temps, vous avez la coopération nécessaire. »