Abdellatif Ouahbi annonce sa candidature au secrétariat général du PAM

Abdellatif Ouahbi annonce sa candidature au secrétariat général du PAM

Le Parti Authenticité et Modernité n’en finit pas de défrayer la chronique… mais cette fois, positivement. Alors que les membres du parti n’en finissent pas de ferrailler pour ou contre le patron désormais sortant, Hakim Benchamas, et alors que l’affaire en est même arrivée à la justice, voilà que l’avocat et député Abdellatif Ouahbi annonce sa candidature au secrétariat général.

Le congrès du PAM est prévu pour les 7, 8 et 9 février prochains, soit dans une quinzaine de jours, et l’ancien ministre et ancien secrétaire général Mohamed Cheikh Biadillah a déjà annoncé sa candidature. Il restait au Courant de l’Avenir, ce mouvement réformiste du parti à se déclarer et se prononcer sur une éventuelle candidature de son chef Abdellatif Ouahbi. C’est chose faite aujourd’hui. Il semblerait que toute autre candidature soit de pure forme.

Pendant plusieurs mois, le torchon brûlait entre Hakim Benchamas, élu en mai 2018 en remplacement et avec le soutien du très contesté Ilyas el Omary, et le courant de l’Avenir, et l’antagonisme était tellement puissant que c’est au tribunal qu’il est revenu de trancher sur la question du Congrès et la légitimité de Samir Goudar comme président de la Commission préparatoire du congrès. C’était le 4 décembre 2019… et le courant Benchamas s’est incliné, initiant une réconciliation qui laisse des traces, mais rapproche quand même les points de vue.

Avec sa candidature, c’est toute la nature du PAM qui changera, ainsi que l’a laissé entendre l’avocat qui, lors de sa conférence de presse, a récusé que le PAM puisse (encore) être le parti de l’Etat, guidé et orienté par tel ou tel autre personnage influent. Il a aussi annoncé n’avoir aucun ennemi sur la scène politique nationale, dans une allusion au PJD. Pour...

lui, « l’islam politique est une construction de l’esprit car de la Commanderie des croyants aux autres partis, tous musulmans et se reconnaissants dans la religion, tout le monde se revendique de la religion ». Il n’y a donc pas de ligne rouge, verte ou jaune, pour nous, précise Me Ouahbi, autre que celle que décidera le congrès.

Pour lui, la vitalité du parti émane précisément du conflit qui l’a secoué depuis plusieurs mois, et dont il est sorti plus fort car le PAM a désormais une nouvelle image. « Il n’y a plus d’instructions qui viennent d’en haut, aujourd’hui c’est le parti et les instances du parti qui priment ». Volontiers gouailleur, voire blagueur, le sourire facile, la vanne toujours présente, Me Ouahbi compte bien ratisser large et a entamé sa campagne avec les médias.

Il explique qu’il n’existe pas dans le monde arabe un « parti de l’Etat » qui ait fonctionné et qui se soit inscrit dans la durée, et de citer des exemples en Tunisie, en Syrie et ailleurs. Puis il déroule son raisonnement où il confirme que son parti est de nature particulière, du fait de la qualité de ses membres, peu rompus aux arcanes partisans ce qui, selon lui, leur donne une énergie nouvelle au sein des partis marocains.

Concernant le RNI, voilà ce que dit Me Ouahbi : « Que le RNI nous laisse tranquilles, comme nous le laissons tranquilles. Qu’il fasse ce qu’il veut avec le PJD ou qui que ce soit, mais je n’accepte pas le piratage politique avec nos militants et on n’échange pas nos membres. Que M. Akhannouch fasse montre de respect envers nous, et qu’il évite de refaire ce qui s’est passé à Chefchaouen. Qu’il maintienne la distance avec nous et que le meilleur l’emporte ».

AB