Atlantic Dialogues : la technologie dans une approche sociologique

Atlantic Dialogues : la technologie dans une approche sociologique

La Conférence des dialogues atlantiques est devenue l'événement le plus marquant pour le bassin atlantique, où les 4 continents se réunissent pendant 3 jours pour discuter de l'avenir de leur espace commun sur un pied d'égalité, et où les voix du Sud se sont fait entendre depuis le lancement de cette initiative par le Policy Center for the New South.

Pour ce vendredi, la plénière sur la « Technologie, le Bien-être et l'Egalité », est animée par la journaliste américaine,  Sarah Glover, responsable de la stratégie des médias sociaux aux stations de télévision NBC et ancienne présidente de l'Association nationale des journalistes noirs aux Etats-Unis.

Au cours de ce panel, le Franco-américain Bruno Boccara, fondateur, Dialogue socio-analytique ; María Teresa Fernández de la Vega, présidente, Conseil d'État en Espagne; Serigne Gueye Diop, ministre conseiller auprès du président de la République du Sénégal et Sunjoy Joshi, président, Observer Research Foundation en Chine sont tour à tour revenus surtout sur le rôle des femmes dans le domaine des nouvelles technologies.

Pour Bruno Boccara, fondateur, Dialogue socio-analytique, il a expliqué le caractère obsessionnel des médias sociaux dans leur tendance à démontrer des vices comportementaux quant à leur utilisation. En clair, le sociologue des médias estime que « la technologie, en particulier les médias sociaux augmente le caractère narcissique, renforçant ainsi la propension à la relation entre les individus ». En clair, « c’est un processus pervers », dit-il. « Pour la première fois avec la technologie, il y a quelque chose de nouveau qui arrive : l'anxiété de ne pas savoir et de ne pas appartenir, et la réponse est le déni. Les conséquences vont conduire à quelque chose de plus laid », a-t-il averti. Sur le caractère obsessionnel, il compare les médias sociaux avec un bébé et son jouet.

Pour l’accès aux nouvelles technologies qui est un facteur important quant à son développement, Serigne Gueye Diop, agronome et titulaire de plusieurs brevets dans le secteur agroalimentaire et par ailleurs maire de Sandiara, une commune au Séngal, « l ' accès à la technologie peut aider à réduire la pauvreté. Votre productivité peut augmenter très vite : dans l'agriculture, le temps de travail est de 400 heures par an, parce que nous ne maîtrisons pas les processus d'irrigation. Si nous pouvions travailler de la saison des pluies, quelques 100...

000 heures de plus sur les champs serait 10 milliards de dollars dans le PIB d'un pays comme le Sénégal ».

Prenant lui aussi l’exemple de son pays, l’Indien Sunjoy Joshi, Président d’une fondation de recherche dans son pays, il informe que « l 'Inde est devenue la puissance informatique du monde ». Malgré cela, il y’a un bémol. « Le paradoxe est que dans ce processus, l'Inde a complètement sauté pendant 10 ans le cycle de l'exportation qui a conduit à la croissance de la fabrication ». Toutefois, en Europe, les gens aiment parler de la 4 ème révolution industrielle. Mais a révolution industrielle a aussi ses conséquences surtout en Inde en 2012, où une grève majeure a eu lieu dans une usine de fabrication de Suzuki. Un manager a été lynché et tué. Les constructeurs de voitures en Inde ont ensuite commencé à automatiser la chaîne d'approvisionnement et les lignes d'assemblage et qui a conduit à une réduction d’un nombre important de travailleurs

A propos de  « Bien-être et l'Egalité », María Teresa Fernández de la Vega, Président, Conseil d'État en Espagne et Présidente de la Fondation Femmes pour l'Afrique révèle que «  La contribution des femmes à la connaissance est d'environ 24 % en Europe, contre 11,5 % dans les pays en voie de développement selon un rapport de l'Unesco ». Cependant, elle estime que les « inégalités sont structurelles partout ». Pour preuve, il y a une petite minorité de femmes dans le monde de l'informatique, à l'exemple de Apple, Amazon qui sont gérés par des hommes. « Il n'y a pas de progrès ou de bien-être sans égalité. Si nous voulons ne plus être dépassés, nous devons travailler autour de l'égalité dans la connaissance », a-t-elle alerté, avant de rappeler que c’est dans ce domaine qu’il y’a la plupart des préjugés.

« Nous ne pouvons pas briser cela si nous utilisons le même modèle de connaissance. Maintenant, nous avons un discours puissant, nous disons que les femmes ont besoin d'étudier la technologie. Tout ça est très bon. Mais en tant que femmes, nous devons nous positionner dans tous les domaines », a proposé Mme Fernández de la Vega.

Pour terminer sur l’inclusion, elle déclare qu’ « Il y a un tel talent chez les femmes africaines ! Si nous voulons un XXIe siècle paisible, nous devons inclure les femmes ».

MN