(Billet 140) – L’œdème de la CGEM

(Billet 140) – L’œdème de la CGEM

Salaheddine Mezouar est un homme très chanceux… frappé par la malchance. De tous les postes qu’il a alignés, il s’est sorti avec des égratignures avec plus ou moins d’intensité, et de profondeur. Cela fait aujourd’hui 14 mois qu’il préside aux destinées de la CGEM et cela fait autant de mois qu’il encaisse les coups et leurs inévitables contrecoups, avec un stoïcisme qui force le respect. L’homme n’est pas philosophe de métier, mais de comportement…

En quelques semaines, il a dû faire face au départ ultramédiatisé de trois figures essentielles de la CGEM : l’ancien candidat à la présidence Hammad Kassal, puis le désormais ancien DG délégué Fadel Agoumi, et le « lendemain », la démission annoncée du vice-président général Fayçal Mekouar (déjà en poste avec l’ancienne présidente), une démission bruyante et tonitruante, qui se veut parlante… La démission d’Ahmed Rahhou remonte à plus longtemps…

Le cumul est spectaculaire et M. Mezouar, à cette aune-là, apparaît comme définitivement velléitaire, faible, en un mot incompétent. Mais si l’œdème est là, la vérité est ailleurs. Elle est dans ceci : les anciens tardent à partir et les nouveaux ont un retard à l’arrivée. En un an, M. Mezouar n’a pas totalement « bensalahisé » la CGEM. Miriem Bensalah Chaqroun a été une grande présidente et elle aura donc marqué la Confédération de ses six ans de « règne » sans partage. Son successeur, triomphalement élu contre le très placide Hakim Marrakchi, n’a pas encore imprimé sa marque, ni imposé ses gens....

Il devrait… Son sourire avenant et sa voix calme cachent bien sa férocité, qui surgit parfois, et son parcours est jalonné de « cadavres » politiques…

Aujourd’hui, il est temps qu’il prenne en mains sa nouvelle fonction, et qu’il y entre. Après des débuts cafouilleux, chaotiques, voire calamiteux, le nouveau chef des chefs a eu des réalisations, mais elles sont discrètes. Une présence vent debout aux Assises de la fiscalité, un accord de déblocage de 40 milliards de DH (selon un de ses proches) avec le très discret Mohamed Benchaâboune, et d’autres choses encore… Mais rien n’est parfait et tout est perfectible, telle est la rude loi de la vie…

Mais les vestiges de l’ancienne équipe sont toujours dans les parages, donnant des vertiges à M. Mezouar et à son entourage… on va monter en épingle les revers et montrer l’envers de la médaille, comme si Salaheddine Mezouar pouvait tout faire en 14 mois. Il est donc grand temps que le président préside, que sa nouvelle administration administre, que les partants partent et que tout le monde travaille pour l’entreprise, seule source de création de richesse, ici comme ailleurs…

Il sera toujours temps de jauger le travail et de juger le président en mai 2021. Les élections sont faites exactement pour cela !

Aziz Boucetta

PS : Salaheddine Mezouar a tenu un point de presse ce jeudi, dûment accompagné par les deux dignitaires de son groupe parlementaire, ce qui a une signification. Nous y reviendrons sur Panorapost.