Le conflit Maghreb Steel vs FIMME porté à combustion

Le conflit Maghreb Steel vs FIMME porté à combustion

Le torchon brûle entre la Fédération des industries métalliques, métallurgiques et électromécaniques (FIMME) et l’entreprise industrielle Maghreb Steel. La seconde, en sauvetage, sort la tête de l’eau et réclame une protection publique, ce que la seconde lui refuse. Pour cela, tous les moyens sont bons, désinformation comprise. Ne dit-on pas chez nous que « خوك في الحرفة عدوك » ? Démonstration.

En 2014, l’industriel marocain avait connu des problèmes financiers, structurels. Il avait engagé alors un vaste programme de sauvetage et aujourd’hui, chiffres à l’appui, il demande le maintien des mesures protectionnistes. La profession est d’un avis contraire. Pour l’appuyer, elle a publié un « mémoire », long comme une tige d’acier pour démentir les informations de Maghreb Steel.

Ainsi, le coût de l’investissement, et son montant aussi, est tout simplement démenti. Maghreb Steel annonce 3,3 milliards de DH, la FIMME réduit à 1,3 milliard. Question : comment une entreprise demandant la protection de la puissance publique peut-elle mentir sur un montant de 2 milliards de DH ? Cela ne relèverait plus de la mauvaise comptabilité, mais du pénal…

Et cela continue, la FIMME ne s’arrêtant pas en si bon chemin… Elle dénonce les capacités de production de bobines et...

de tôles fortes, largement supérieures aux besoins de l’économie marocaine. Maghreb Steel se défend en parlant d’export et de balance commerciale nationale qui se tiendrait mieux avec ces capacités d’export.

Alors la FIMME, dans ce qui ressemble bien à une foire d’empoigne, y va clairement, affirmant qu’il serait vain, selon son mémoire, de maintenir cet outil industriel en l’état. Rien de moins… Une fédération professionnelle qui demande l’arrêt de l’activité d’une entreprise employant plusieurs centaines de personnes, voilà quelque chose d’inhabituel.

Dans ce conflit, où se trouve la vérité et où placer le curseur des animosités personnelles, car une telle hargne ne peut provenir que d’une personnalisation du conflit ? A qui revient le droit de prendre une décision, après avoir rapproché les points de vue, si cela est possible ? A coups de communiqués et de déclarations alternant le off et le on, on va directement à la débâcle. Maghreb Steel demande en creux dans son communiqué l’intervention du ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy, puisqu’elle évoque les industries automobile et aéronautique.

Où est M. Salaheddine Mezouar, président de la CGEM ? Que fera le ministre estampillé MHE ? Comment réagira le chef du gouvernement ? Réponse dans quelques jours.

AB