(Billet 122) – RNI/PAM : Les mêmes doses produiront les mêmes méfaits

(Billet 122) – RNI/PAM : Les mêmes doses produiront les mêmes méfaits

Certains partis politiques locaux ont ceci de particulier qu’ils ne saisissent pas toujours, ni très vite, ni très bien, le sens des choses. Ils manquent de lisibilité, ils courent après la visibilité, et au final, ils perdent la crédibilité. En 2016, le PAM avait mis tout en œuvre pour remporter le scrutin législatif. Las… et là, c’est le RNI qui monte à la manœuvre en vue du même objectif en 2021. Or, on sait depuis longtemps que les mêmes causes, en surdose, donnent les mêmes effets, voire méfaits.

Hier, un parti d’entregent et d’affairisme, et aujourd’hui, un parti de gens d’affaires… Dans les deux cas, cela arrange plutôt les affaires de la cible que tout le monde veut défaire, en l’occurrence le PJD. Mais les deux partis susnommés n’ont pas plus compris hier qu’aujourd’hui que le combat électoral se fera sur le terrain des idées et de la discipline partisane… qui sont précisément les points forts des PJD et Istiqlal qui mènent la danse, car ils réfléchissent avec leur tête et marchent sur leurs pieds. Pas l’inverse !

Rappelons deux choses essentielles : le Roi est l’arbitre suprême, non concerné (voire consterné) par l’équation politique, par ailleurs très difficile car la plupart de ses éléments sont inconnus, ou des inconnu(e)s. Il ne sert donc à rien de s’en réclamer et de le proclamer. Le chef de l’Etat est tout en haut alors que l’élection se gagne avec le bas. C’est pourtant « simple et basique », comme dirait l’autre… Ensuite, les...

élections dans ce pays ne se truquent plus depuis longtemps. Le jeu se fait en amont, sur le plan des textes, des lois, des règles… et tout en finesse et en souplesse, qui semblent manquer à nos deux challengers déjà rongés, ou rognés, par le stress.

Ce n’est en effet pas en allant à Ouarzazate et en y promettant de réparer, un jour prochain, des aéronefs défaillants, que les populations locales défailliront d’enthousiasme et de reconnaissance… Et ce n’est pas en sillonnant l’Europe ou en martelant la sainte trinité « santé, éducation, emploi » qu’on convaincra nécessairement les gens d’adhérer à un projet qui n’existe finalement que dans certains esprits. Quant à la langue amazighe, l’exalter, c’est bien, la maîtriser, c’est mieux…

La solution pour que RNI et PAM ressemblent un jour à quelque chose et aient quelque chance de l’emporter face aux machines politiques que sont le PJD et l’Istiqlal, c’est la communion, puis l’union, et enfin la fusion. Or, si cela est fait, si le RNI absorbe le PAM, les gens du PAM qui, qu’on le veuille ou non sont des politiques, phagocyteront de l’intérieur ceux du RNI, plus versés dans l’économie et la finance…

La solution est donc dans les idées, dans une certaine forme de pratique politique qui reconnaisse l’intelligence des gens et des jeunes, et qui ne se contente pas d’offrir des déjeuners avec une offre indigente. Continuer de faire cela serait décevoir ceux qui y ont cru, haut placés soient-ils ou non…

Aziz Boucetta