Dégradation de la notation souveraine : Le Maroc pas impacté

Dégradation de la notation souveraine : Le Maroc pas impacté

Depuis 2011, la région Moyen-Orient/Afrique du Nord (MENA) a subi une forte et rapide dégradation de ses fondamentaux macroéconomiques. Au cœur des difficultés, l’apparition ou le creusement des déficits jumeaux (soldes courant et budgétaire) particulièrement profonds avec pour conséquence des hausses significatives des niveaux de dettes publiques et extérieures. Ces indicateurs sont les plus suivis par les agences de rating pour l’évaluation de leur notation financière. L’accentuation des risques globaux dans la région a donc provoqué de très nombreuses dégradations de rating, sauf pour les Émirats, le Koweït et le Maroc, pays un peu plus isolé des turbulences moyen-orientales.

C’est ce qui ressort d’une nouvelle analyse économique fraichement publiée par le groupe Crédit Agricole France. «Les baisses sont donc significatives : Bahreïn: -11 crans, Oman : -6 crans, Tunisie : -6 crans, Arabie saoudite : -3 crans, Liban : -3 crans. Seule l’Égypte est en phase d’amélioration après avoir perdu 7 crans sur...

une échelle de 24 positions en à peine deux décennies», soulignent les experts du groupe bancaire français.

Selon eux, ces baisses de rating illustrent aussi les politiques économiques rentières et profondément pro-cycliques dans une région en mal de rebond de croissance et de réformes structurelles. Conséquence financière : les coûts de financement des États se sont renchéris pour la plupart des pays. Les incertitudes géopolitiques ont eu aussi un impact à la hausse sur les primes de risque. Les économistes de la banque estiment que si cette phase de dégradation s’est beaucoup apaisée depuis la remontée des prix du pétrole et la mise en place de mesures d’ajustement prises par les gouvernements, elle n’est toutefois pas terminée pour les pays les plus déséquilibrés. Les ratings de contreparties (entreprises et banques) et leur coût de financement restent également sensibles à la hausse globale de leur endettement et de la progression de l’incertitude régionale.