La Cour des comptes liste les failles et les avancées de la stratégie numérique

La Cour des comptes liste les failles et les avancées de la stratégie numérique

Dans un récent rapport publié ce lundi, intitulé « Evaluation des services publics en ligne », la Cour des comptes liste les failles des services publics en ligne mais reconnait toutefois des avancées notables pour certains d’entre eux.

Pour rappel en 2014, la Cour des comptes avait publié un rapport sur l’échec du Plan Maroc Numeric 2013 (MN 2013). Aujourd’hui, elle s’est penchée à nouveau penchée sur la stratégie numérique nationale. Dans ce nouveau rapport, elle indique que si 70% des ménages marocains avaient accès à Internet en 2017, contre 25% en 2010 selon les statistiques de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), le Maroc ne s’est toujours pas pleinement engagé sur la route du numérique. Pour la Cour des comptes, dans son rapport, le royaume doit améliorer la qualité et renforcer la présence de ses services publics en ligne, quelques années après l’échec du MN 2013.

Des progrès en matière de services en ligne ont été soulignés par la Cour, notamment dans les domaines des impôts, de la douane, du commerce extérieur et de la conservation foncière. Toutefois, l’institution a examiné la disponibilité en ligne et la maturité des principaux services, ainsi que les aspects de la gouvernance, de la communication et du suivi de l’évolution des services, puis de leur niveau d’utilisation. L’évaluation s’est basée sur le benchmark de l’e-gouvernement réalisé annuellement par la Commission européenne, précise un communiqué de la Cour. Parmi les aspects traités également, il y a celui de l’ouverture de données publiques (Open Data) vu l’importance de ce sujet pour les usagers et pour l’administration elle-même, poursuit la même source.

Parmi les principales observations émises dans le rapport, la place du Maroc au classement des Nations unies sur les services en ligne...

durant la période 2008-2018. En 2014, le royaume occupait la 30e place, soit son meilleur niveau avant d’être catapulté à la 78e sur 193 pays en 2018. Le classement des Nations-unies se penche notamment sur le capital humain et l’infrastructure IT des pays. Pour ce qui est du Maroc, le pays n’a pas beaucoup évolué et stagne dans les niveaux bas du classement mondial: 104e dans l’infrastructure IT et 148e dans le capital humain. « Une entrave à une large utilisation des servicess en ligne développés par les secteurs publics » pour la Cour des comptes.

Des correctifs à apporter très vite

Un retard dans l’adoption d’un plan stratégique et d’un cadre efficace de gouvernance est également à noter. « Depuis l’arrivée de la stratégie MN2013 à son terme, le Maroc a tardé à se doter d’une stratégie numérique avec des objectifs détaillés et des indicateurs de performance. De plus, les comités de coordination institués dans le cadre de la stratégie MN2013 ont arrêté leurs réunions depuis lors, et ce n’est qu’en 2017 qu’un nouveau cadre de gouvernance a été institué avec l’adoption de la loi n°61-16 portant création de l’Agence de développement du digital », indique le rapport.

Pour l’institution, le rôle du ministère en charge de la modernisation de l’administration n’est pas suffisamment clarifié et prête à confusion avec celui du ministère en charge de l’économie numérique. De ce fait, le développement de l’administration électronique demeure partagé entre les deux ministères, explique le document.

A l’issue de cette évaluation, la Cour des Comptes a préconisé aux pouvoirs publics plusieurs axes à suivre pour développer une stratégie numérique détaillée et de procéder à sa diffusion en veillant à l’intégration des principaux projets de services en ligne des différents départements.