La croissance tributaire du Plan Maroc Vert selon un rapport de la CDG

La croissance tributaire du Plan Maroc Vert selon un rapport de la CDG

Le comportement de la croissance économique et de l’inflation dépend, dans une large mesure, de la  performance de la saison agricole, ont déclaré les analystes de la CDG Capital, pour eux la croissance économique qui s’affiche est fortement corrélée à la production céréalière, et ce en dépit des efforts de diversification entrepris dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV).

Dans son rapport « Equity Report », CDG Capital estime bien que la part du secteur agricole dans le PIB figure limitée dans une fourchette de 13% à 15%, selon la performance de la campagne, l’impact sur la volatilité du PIB demeure important en raison de la prépondérance du secteur dans l’emploi, avec environ 40% de la population totale, soit l’équivalent de la population employée dans le secteur tertiaire, ce qui affecte la demande des ménages étant l’une des locomotives de la croissance.

La CDG observe qu’après une année 2018 marquée par une récolte céréalière record de 103 millions de quintaux, en hausse de 7,3% comparativement à l’année précédente, la saison en cours 2018/2019 affiche des perspectives moins prometteuses, et ce en dépit de la hausse de la superficie emblavée de 4,5 millions de hectares à 5,2 millions et une amélioration du rendement par hectare.

Par conséquent, elle déclare que la croissance de la VA agricole devrait atteindre -0,8% en 2019 contre 4,6% enregistré en 2018 et 15,4% en 2017.

Toutefois, le rapport estime que l’impact de cette régression sur la croissance globale devrait être amorti grâce à la consolidation de la composante non agricole, dont la croissance devrait atteindre 3,1% en 2019 contre 2,9% estimée pour l’année écoulée.

De ce fait, la croissance économique nationale devrait rester quasi-stable, comparativement à l’année 2018, oscillant autour de 3%.

Creusement du déficit de liquidité en 2019

Dans ses prévisions de 2019, la CDG fait...

une provision sur le besoin de liquidité du système bancaire qui s’est globalement creusé au cours de l’année 2018 de 27,7 MMDH, passant de 42,2 MMDH en décembre 2017 à 69,9 MMDH une année plus tard.

D’après les analystes, cette tendance résulte, dans une large mesure, d’une baisse des Avoirs Extérieurs Nets (AEN) de Bank Al-Maghreb d’environ 10 MMDH, ce qui représente une destruction nette de la monnaie nationale suite à un creusement du déficit de l’équilibre extérieur et une hausse avoisinant 15 MMDH de la monnaie fiduciaire, signifiant une hausse tendancielle de la masse monétaire circulant hors circuit bancaire et qui sert généralement au financement de l’économie informelle et le marché parallèle des devises.

Pour l’année 2019, le creusement du déficit de liquidité devrait se poursuivre sous l’effet des mêmes facteurs restrictifs, notamment : La baisse des réserves de changes en liaison avec le creusement prévu du déficit commercial, qui pourrait être amplifiée en cas de poursuite de la morosité des flux financiers, notamment les transferts des MRE et les recettes du tourisme;

La hausse de la circulation fiduciaire compte tenu d’une part, de la concentration des évènements connus pour l’envolée de la demande de cash entre les mois de mai et de septembre et l’expansion de l’économie informelle ainsi que l’évasion fiscale compte tenu des efforts menés récemment par la Direction Générale des Impôts en vue d’élargir l’assiette fiscale pour contenir les professionnelles et les commerçants.

Selon la CDG, les prévisions sont faites sur la base d’une hausse de la circulation fiduciaire quasi-similaire aux deux dernières années autour de 15 MMDH et un recul des réserves de change de 9 MMDH, soit la moyenne des baisses enregistrées en 2017 et 2018, le déficit de liquidité devrait s’accentuer de 24 MMDH pour passer à 94 MMDH au terme de l’année 2019.

Mouhamet Ndiongue