(Billet 80) – Dis-moi qui tu es, je te dirai quel parti t'irait...

(Billet 80) – Dis-moi qui tu es, je te dirai quel parti t'irait...

Ils sont plusieurs dizaines de partis différents pour plusieurs millions d’électeurs potentiels indifférents. Sur cette presque quarantaine de formations plus ou moins inconnues du grand public, seules quelques-unes échappent à l’infamie de l’anonymat politique. Quand on voit leurs symboles (photo), on hésite entre le zoo et la droguerie...Tour d’horizon, non exhaustif.

A tout seigneur tout honneur, dit-on… le PJD est le 1er au parlement et dirige toutes les grandes villes du pays. Mais le jeu et l’enjeu sont ailleurs : le PJD se meurt de ses mœurs et des rumeurs sur ses affaires de corps et de cœur. Amina Ma el-aïnine vêtue comme une nonne ici, cheveux en l’air et jambes à l’air ailleurs, cause impudemment pudeur à ses sœurs … et puis, il y a les noces gouvernementales à Rabat et les frasques matinales à Mohammedia, sans compter tous les regards masculins aussi fureteurs que furtifs sur des charmes féminins hélas inaccessibles. Avec une lanterne, difficile d’être éclairé.

Le PAM, second de corvée, est connu pour le caractère sanguin de ses membres, qui passent rapidement du coup de sang au coup de poing, voire au coup de tête. En 2014, un député PAM cogne le chef de l’Istiqlal… en 2017, un élu PAM de la Ville de Rabat cogne un élu PJD… et la semaine dernière, un gradé PAM mécontent de ne pas avoir obtenu une sinécure, donne un coup de tête à son secrétaire général. Le PAM est...

né sur un coup de tête en 2009, et bien il continue en 2019.

L’Istiqlal nous abreuve de discours moralisateurs, oubliant sans doute par charité musulmane qu’il abrite (au moins) un condamné pour corruption en son Comité exécutif ; l’homme siège à la commission de la justice au parlement, car ses impairs passés ne troublent nullement ses pairs compassés. Puis l’Istiqlal guerroie sabre au clair contre l’introduction immédiate de langues étrangères dans l’enseignement des sciences, oubliant ici aussi par inattention que la bourgeoisie moyenne, socle du parti, place ses enfants dans le privé local ou pas. Avec ça, ce n’est plus Istiqlal, c’est Istiqlol.

Le RNI est bleu, comme un billet de 200 DH, et comme ses dirigeants en matière politique. Ce parti est connu pour l’ancrage de ses pontes dans les affaires, augmentant leurs chiffres d’affaires (CA) plus vite que ne croît l’intérêt pour le RNI. La somme des CA de ses dirigeants donne une idée approximative du PIB national.

A l’UC, ils sont deux membres actifs, le touriste ministériel et secrétaire général Sajid et le secrétaire d’Etat Firdaous. D’autres, une demi-douzaine, sont en jachère, attendant de se proposer pour pas cher. Restent le MP, jaune comme un épi de blé et intellectuellement aussi fauché, le PPS qui garde la fraîcheur d’une Lada communiste fond comme une motte de beurre et l’USFP compte désormais, hélas, pour du beurre…

Mais grâce à Dieu, le peuple veille et le roi surveille. Vivement 2021…

Aziz Boucetta