CAN 2019: le Maroc, un mondialiste à maturité (RFI)

CAN 2019: le Maroc, un mondialiste à maturité (RFI)

Le Maroc fait partie des 24 équipes qui disputeront la CAN 2019 en Egypte. Les hommes d’Hervé Renard qui ont joué le Mondial 2018 en Russie ont terminé premiers de leur groupe et sont désormais attendus pour un deuxième sacre continental.

Avec le Français Hervé Renard à sa tête, sélectionneur et déjà auréolé de deux couronnes avec la Zambie et la Côte d’Ivoire, les Lions de l’Atlas font partie de ceux qui sont capables de conquérir cette CAN 2019 en Egypte.

Depuis l’arrivée du technicien français, le Maroc s’est qualifié pour les CAN 2017 et 2019, et la Coupe du Monde. Les Lions de l’Atlas ont terminé premiers de leur groupe lors des qualifications pour l’Egypte après 3 victoires, deux nuls et une défaite.

La construction d'un groupe

« Le Maroc peut aller au bout. Je pense que l’équipe a pris conscience de ses erreurs en Russie au Mondial. Depuis son arrivée, Hervé Renard a fait un gros travail et il a su trouver, construire, et fédérer un groupe », avance pour RFI Nordine Kourichi, ancien international algérien.

Dans son bilan actuel, Hervé Renard a notamment réussi à régler le cas Hakim Ziyech avec la médiation du président de la fédération. Ziyech n’avait pas été appelé pour la CAN 2017 au Gabon. Le joueur de l’Ajax Amsterdam se plaignait de rester sur le banc et une fracture s'était installée entre les deux hommes. « Je suis allé à Amsterdam, on s’est parlé et au bout de 5 minutes les choses été réglées », avait déclaré Renard à la télévision marocaine. Il avait aussi avoué avoir « commis des erreurs » dans sa communication à propos de ce joueur important dans l'effectif.

Entre ceux qui sont dans le championnat et les binationaux qui évoluent en Europe, notamment aux Pays-Bas, Renard a aussi trouvé l’alchimie pour ne froisser personne et faire en sorte que tout fonctionne dans le vestiaire. « Ceux qui sont nés aux Pays-Bas ou en France ont toujours eu un lien avec leur pays d’origine. Car leurs parents, même depuis l’Europe, leur ont également inculqué la culture marocaine. Ainsi, tous parlent arabe. Après, évidemment, comme dans toutes les équipes, il y a des affinités. Les Néerlandophones ont davantage tendance à être entre eux, car ils ne parlent pas français. Mais cela n’empêche pas l’ambiance d’être bonne : sur et en dehors...

du terrain », racontait-il en janvier dernier à Jeune Afrique.

« Hervé Renard a apporté la rigueur, la discipline qui pouvait nous manquer sur le terrain. Il veut que nous défendions bien, tout en s’appuyant sur les qualités naturelles des joueurs marocains, notamment la technique », a expliqué MBark Boussoufa toujours pour Jeune Afrique. Chez les binationaux, Renard a convaincu Amine Harit, 21 ans, né en France, qui a joué la première rencontre du Mondial 2018 face à l’Iran. Malheureusement, aujourd’hui, le Maroc devra faire sans son attaquant vedette Youssef En-Nesyri, qui va subir une opération chirurgicale au genou dans les prochains jours et l’éloignera des terrains plusieurs mois.

Un groupe mature

En ce qui concerne les locaux, Renard s’est appuyé sur Ayoub El Kaabi qui évolue désormais en Chine, mais qui a fait les beaux jours de Berkane et qui avait été meilleur buteur du Championnat d’Afrique des nations (Chan) en janvier 2018 avec 9 réalisations. Lors du Mondial, il était le seul joueur de champs dans la liste des 23 avec le troisième gardien Ahmed Reda Tagnaouti du Wydad de Casablanca.

Aujourd’hui, après avoir vécu un Mondial en Russie, le groupe semble mature. Mais son sélectionneur ne veut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Hervé Renard, qui a reçu de la CAF le titre de meilleur entraîneur du continent africain pour la troisième fois, après 2012 et 2015, reste prudent. « On ira avec des ambitions, c’est normal. Mais aujourd’hui, il y a deux grands favoris : l’Égypte, bien sûr, et le Sénégal. Le Maroc, avec l’Algérie, la Tunisie, la Côte d’Ivoire et d’autres, fait partie des gros outsiders. Chacun exprime comme il le veut ses objectifs. Moi, je dis qu’on va aller en Égypte pour faire une belle CAN. Dire qu’on va la gagner, c’est autre chose », a déclaré celui qui est sous contrat jusqu’en sous contrat avec le Maroc jusqu’en 2022.

Le Maroc a disputé seize phases finales de la CAN et compte une victoire en 1976 en Ethiopie. En 2017 lors de la dernière CAN, les Marocains avaient été éliminés par l’Egypte en quarts de finale (1-0). Le Maroc avait été disqualifié lors de la CAN 2015 en Guinée équatoriale et était sorti au premier tour lors de l’édition 2013 en Afrique du Sud. 2019, la bonne année ?

La rédaction