Le paradoxe du GMT+1, décision et imprécision

Le paradoxe du GMT+1, décision et imprécision

Le maintien de l´horaire d´été GMT+1 est aujourd´hui acté. Un décret qui a imposé à tous, sans débat ni discussion. Après les récents évènements qui ont créé des interactions autour de l'Etat, voici que s´invite aujourd’hui la question de l’heure.

En outre, le parlement continue à se justifier et de donner raison à son choix. La principale raison est de réduire la consommation de l’électricité et de mettre en place un concept écologique. Une raison discutable au vu de l´importance relative que le Maroc admet à l'écologie. En effet, la priorité devrait être celle de trouver un système de recyclage, de fournir plus de surfaces aux espaces verts et d´optimiser l´usage de  l´électricité. Quand l´éclairage dans les rues est défaillant on ne peut se plaindre        d´une consommation considérable en électricité... Mohamed Benabdelkader, Ministre en charge de la Réforme de l´administration et de la fonction publique, ne cesse de ressasser que la décision n´a été prise qu´au vu des résultats d´une étude concrète. Elle consiste en un sondage qui prouve que 68% des personnes sont contre les changements d´heure légale au cours de l´année.

« Au cours de cette étude, un sondage a été effectué sur la base d´un échantillon assez représentatif, en plus de plusieurs expertises dans le domaine de la médecine et la santé », déclare Mohamed Benabdelkader dans Les Écos. Ce dernier se base répétitivement sur une étude gardée confidentielle, qui n´apparait nulle part. Sous la pression générale, il déclare donc que sa publication ne va avoir lieu que plus tard. Car apparemment, celle­-ci n´est pas encore achevée. On en déduit que Mohammed Benabdelkader se base sur une étude dont les résultats sont encore incertains pour justifier sa décision. Un acte qui nous laisse perplexe, car il ne manque pas de mettre à mal toute logique. Le protocole d´un raisonnement scientifique nous dicte de commencer...

par formuler une théorie, d´en faire une étude puis d´appliquer celle-ci. Cela n’a pas été le cas.

Mohamed Benabdelkader affirme son choix en formulant ses phrases avec des « plusieurs pays » ou encore « comme… ». Jusqu´à quand allons-nous nous référer à autrui, sur tous les plans ? Le Maroc a besoin de répondre à ses besoins avant de vouloir s´intégrer dans l´économie mondiale. Mohamed Benabdelkader prétend que profiter d´une heure de jour en plus revient à avoir le temps de pratiquer plusieurs activités créatrices de valeur. C´est sans prendre en compte la priorité pour les Marocains de se scolariser. Cela va sans dire que se déplacer le matin quand il fait encore noir pour assister à ses cours est désavantageux. Face à cette problématique, les horaires des écoles ont changé soit de 9h à 13h et de 14h à 18h, mettant en relief un paradoxe. Si le gouvernement prétend mettre en faveur le développement de la créativité et d´augmenter la productivité, en réalité celui-ci défavorise la productivité avec 1h de pause pour 8h de travail.

Le diktat de l´horaire ne vaut finalement que pour ceux qui doivent se lever tôt pour sillonner les rues dans la pénombre. Ainsi, la confusion ne prend forme que dans les yeux de ceux qui savent que le temps n´appartient à personne mis à part à soi-même pour en décider l´usage. La rapidité de la prise de cette décision et le mal à en assumer les conséquences nous amène à penser que le temps n´appartient, en réalité, qu´à une minorité. Au final, le vote de la décision à l´unanimité au sein du gouvernement, pourquoi pas ? Mais le mal est fait, car comme dit Marx, « ce qui distingue d'emblée le pire architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche ».

Hind Benchekroun