Nasser Bourita raconte l’affrontement avec le Polisario à la TICAD
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- 25 août 2017 --
- Maroc
La conférence Japon-Afrique est organisée au Mozambique, et le Polisario est à l'affût. Cela a créé des problèmes aux Japonais, qui ne s'attendaient ni n'avaient besoin de ce genre d'esclandre. Nasser Bourita s’est prononcé sur cette tentative désespérée et vaine, dans une déclaration à nos confrères de Mowatine.com, directement de la capitale mozambicaine Maputo.
En organisant la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) dans un pays tel que le Mozambique, connu pour ses positions politiques hostiles à l’intégrité territoriale marocaine, le Japon ne s’attendait pas à être obligé de vérifier que seules les délégations officiellement invitées (dont celle du Maroc avec à sa tête le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita), et disposant des accréditations nécessaires, aient accès à la salle où se tiendra la réunion ministérielle de suivi de la TICAD. et où a tenté de s’infiltrer la délégation de la pseudo “RASD”, qui n’est, elle, pas reconnue par le Japon et ne figure donc pas dans la liste des invités.
Pouvez-vous nous raconter exactement ce qui s'est passé ce jeudi, lors de votre participation en tant que chef de la délégation marocaine, à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD), tenue au Mozambique?
Pour commencer, il faut bien noter que les autorités japonaises ont pris une leçon de ce qui s’est passé. Elles ont en effet résolu de ne plus jamais organiser cette conférence que dans des pays qui ne leur créeront pas de problèmes de ce genre,. Les Japonais ont été obligés de contrôler l'accès à la salle de réunion, et cela a donné lieu à des affrontements directs avec la délégation du Polisario, qui voulait entrer de force, prétendant être invitée par le Mozambique. Cela a attiré l’attention des Japonais qui ont convenu de ne pas l’autoriser à entrer, puisqu’ils ne reconnaissent pas cette entité fantoche.
C’est à ce moment que les Mozambicains ont choisi de changer de stratégie. Ils ont donc introduit les représentants du Polisario avec ceux de leur délégation, afin qu'ils puissent entrer ensemble grâce à l’accréditation de la délégation du pays hôte, qui a chargé les éléments de la sécurité de nous empêcher d’accéder à la salle, nous forçant à se retirer, chose que nous n’avons pas accepté étant donné que seul les autorités japonaises ont ce droit.
Allez-vous prendre des mesures concernant l'incident auquel vous avez été soumis, en marge de la TICAD ?
Pour nous, il existe 2 points. D’une part, permettez-moi de dire que nous sommes conscients
que le Mozambique reste un allié et un défenseur des plus importants du Polisario, et l'un de ses bastions en Afrique. Ceci veut dire que le Maroc prévoyait ce type d’incidents. C’est dans ce sens, et pour faire face aux provocations, que nous avons préféré participer à tout prix aux travaux de cette conférence, évitant ainsi la politique de la chaise vide.
D’autre part, il y a le point de vue du Japon, organisateur de cette conférence, et à cet égard sachez que nous attendons la déclaration officielle de son ministère des Affaires étrangères, qui confirmera que ce pays ami n'accepte guère ce qui s'est passé et considère toujours que ses conférences resteront ouvertes seulement aux États reconnus par lui, insistant sur le fait qu’il n’a pas invité et n’invitera jamais cette entité fantoche.
Le Maroc se contentera-t-il de la position claire du Japon face à cet incident ?
Permettez-moi de dire que nous avons assuré notre position sur place, parce que la diplomatie ne signifie pas seulement que nous nous retirons chaque fois que de tels événements se produisent, ce qui était prévu par les ennemis de l'intégrité territoriale de notre pays.
Quant à notre réponse à la partie mozambicaine, elle était plutôt claire : Il est vrai que la réunion est organisée dans ce pays, mais l'organisateur réel est le Japon, ce qui nous donne accès à la salle de conférences sans attendre la permission de personne, parce que nous tenons une invitation officielle du côté japonais. Le pays hôte a essayé de diverses façons de nous forcer à nous retirer et à quitter les lieux, chose qu’il aurait considéré comme une victoire diplomatique.
Donc, selon vous les choses s'arrêteront à ce stade, et le Maroc ne recourra à aucune décision diplomatique contre le Mozambique?
Ce n'est pas cela. Le Japon a déposé une protestation officielle auprès du ministère des Affaires étrangères du Mozambique, et le Maroc fera de même, mais je ne pense pas que cela ne donnera pas grand-chose, puisque tout le monde sait que les relations diplomatiques entre le Maroc et le Mozambique ne peuvent être qualifiées d’amicales. Mais pour nous, l'objectif était d’assister à des événements de cette envergure, de briser la domination des ennemis de notre intégrité territoriale dans ces domaines, et de marquer notre présence dans des occasions importantes telles que la TICAD, en vue de prouver qu’il n’y a plus de zones difficiles à atteindre pour le Maroc.
Propos recueillis par Khalid Rizaoui, Mowatine.com (traduction par Wiam Amiri, Panorapost.com)