Béni Mellal : la banalisation médiatique du terrorisme décriée (conférenciers)

Béni Mellal : la banalisation médiatique du terrorisme décriée (conférenciers)

Des conférenciers réunis samedi lors d'un débat à Béni Mellal sur « la couverture médiatique du terrorisme et son influence sur l'opinion publique », ont mis en garde contre le risque de banalisation par certains médias des actes terroristes, plaidant pour un respect rigoureux de la déontologie en matière de journalisme.

Après avoir déploré le traitement biaisé de ce phénomène, notamment dans la presse électronique et sur les réseaux sociaux en publiant très souvent de fausses informations et des photos ne respectant pas les principes les plus élémentaires de l'éthique journalistique, ils ont noté que cette démarche risque de porter atteinte à la crédibilité de la presse et son professionnalisme et aussi les droits et la dignité des familles des victimes et même des auteurs d'actes terroristes.

Pour le journaliste Bachir Znagui, membre du bureau de l'association marocaine des victimes du terrorisme, « Le terrorisme ne peut en aucun cas être justifié et ce, en raison du fait qu'il représente une menace pour la société et l'Etat », appelant les professionnels des médias à prendre en considération la gravité et la complexité de ce phénomène et à le traiter d'une manière professionnelle.

Il a, par ailleurs, évoqué la persistance de certaines contraintes liées à la couverture médiatique des affaires de terrorisme, notamment '' les difficultés au niveau de l'accès à l'information et sa rareté'', estimant toutefois que les journalistes ont le devoir de traiter et de livrer d'une façon responsable, objective et neutre les informations relatives à des actes terroristes, et ne pas céder au sensationnalisme et aux « Fake news' » qui représentent une menace pour la...

paix sociale.

Il a aussi plaidé pour « le respect de la vie privée des familles d'auteurs présumés d'actes terroristes », s'opposant à la publication des photos et à la divulgation de l'identité des victimes et des auteurs d'attentats terroristes.

Pour sa part, le psychiatre Abdellah Ziou Ziou a critiqué certains médias ainsi que les réseaux sociaux pour leur « exploitation inappropriée et immorale » des événements liées à des attentats terroristes, mettant en garde contre les influences négatives de ce déficit de professionnalisme, surtout sur les jeunes générations et aussi le risque de favoriser le radicalisme et la violence qui n'ont pas de place au sein de la société marocaine connue et reconnue dans le monde pour sa tolérance et son esprit de cohabitation.

« Le terrorisme n'a pas de religion », a-t-il affirmé avant d'ajouter qu'il convient en conséquence de s'attaquer aux discours nihilistes qui propagent le radicalisme et le repli sur soi.

À ce propos, Mme Souad El Bakdouri El Khamal, présidente de l'association marocaine des victimes du terrorisme, a donné un exposé sur les actions de son association sur le plan de la sensibilisation et la prévention contre toutes les formes d'extrémisme, surtout dans les établissements scolaires, évoquant aussi son action en tant qu'experte au sein de l'office des Nations-Unis contre la drogue et le crime (ONUDC) pour faire découvrir l'expérience du Maroc dans sa lutte contre la menace terroriste.

Elle a aussi sévèrement critiqué la démarche de certains médias et journalistes dans le traitement des affaires liées au terrorisme, privilégiant le sensationnalisme au détriment de la vie privée des familles des victimes et leur chagrin.

MAP

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