La BNRM, cette mémoire méconnue, cet antre du savoir à connaître

La BNRM, cette mémoire méconnue, cet antre du savoir à connaître

La Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc, ou BNRM, est avec les Archives du Maroc, la mémoire du pays, de ses hommes, de son histoire, de même qu’elle est le réceptacle de tout ce qui a été produit concernant ce pays. Peu connue du grand public, à l’exception des passionnés de la science et de la connaissance, la BNRM a pourtant une activité débordante… qui mérite d’être connue.

Lieu de rencontres et de conférences, de vernissages et de séminaires, la BNRM est le lieu privilégié – et luxueux – des activités culturelles du Maroc, par excellence, et dans l’excellence. Elle reçoit les étudiants qui cherchent à savoir plus et mieux, les chercheurs qui œuvrent à l’élargissement de leurs champs de compétences, mais aussi les conférenciers et les amateurs de livres et autres ouvrages historiques ou d’histoire, ce qui n’est pas nécessairement la même chose…

La BNRM est aussi peu connue pour une activité pourtant extrêmement importante, en l’occurrence la « récupération », ou l’accueil, des bibliothèques privées des grands personnages de la politique, de la culture, de l’art ou de la science. C’est ainsi qu’en visitant ces locaux situés près de Bab Rouah à Rabat – et très utilement desservis par le tramway – on peut visiter les ailes dédiées aux bibliothèques privées d’illustres personnages à l’image d’Abdelhadi Boutaleb, Mahdi Elmanjra, ou encore Mohamed Benyahia « Tanjaoui », Ahmed Bensouda, Abraham Serfaty, Mohamed Guessous, et bien d’autres encore. Tout dernièrement, la BNRM a reçu la bibliothèque privée de l'érudit feu Mohamed Ben Houssein Zerouali Haiki, un des principaux savants de la ville de Fès, en donation de ses héritiers.

Pour faire don d’une bibliothèque privée à la BNRM, il suffit simplement d’en émettre le souhait, puis de le faire savoir. L’administration des lieux s’occupe du reste.

Mais...

une autre activité est tout aussi importante, en l’occurrence la réhabilitation des anciens manuscrits, où l’on trouve du connu ou de l’apocryphe, mais tout aussi intéressant. Des méthodes venues du Japon ou d’autres pays aussi anciens que le Maroc  ont partagé leur savoir et leur science en matière de sauvegarde et de réhabilitation des ouvrages de l’art et du savoir. Idéal pour connaître l’histoire récente du Maroc, et les épopées plus anciennes, écrits par des amis, ou non, du pays. Tout y est, pour se faire une idée de ce que nous sommes, de que nous fûmes, de ce que nous pourrions être.

La BNRM est également, parmi ses multiples fonctions, un prolongement de la politique du pays, comme en témoigne cette rencontre organisée ces dernières semaines sous le thème du « Maroc et Union africaine, une coopération confirmée pour une Afrique solidaire et prospère », qui a vu la participation de diplomates venus de nombreux pays du continent. La politique c’est bien, la diplomatie, c’est savoureux, mais la culture comme ciment, c’est indispensable.

Dépositaire d’environ 750.000 ouvrages (la direction actuelle se fixant l’objectif d’un million), livres, recueils divers, de tous temps et de tous lieux, ce temple de la connaissance et de la mémoire vive du royaume a une histoire centenaire, mais c’est en 2003 qu’elle a fixé son nom définitif, que son statut d’établissement public a été reconduit, et confirmé, puis renforcé, et que son véritable démarrage a eu lieu.

Employant plus de 200 personnes, elle a été administrée de longues années par l’universitaire Driss Khrouz, qui a cédé sa place au directeur de la Communication au ministère du même nom Abdelilah Tahani (photo ci-contre), aujourd’hui directeur par intérim de la BNRM. Mais pourquoi par intérim, depuis près d’un an ?...

Aziz Boucetta

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