(Billet 26) – Marocains, où que vous soyez, la hogra vous suivra !

(Billet 26) – Marocains, où que vous soyez, la hogra vous suivra !

On demande aux jeunes Marocains de ne pas partir… Souvent, ils écoutent et restent… Parfois, ils le regrettent. Que leur pays ne leur procure pas une vie toujours riante, on peut comprendre, on est un peu sous-développés (ou en voie de développement, si l’on préfère) … mais que leur Etat ne défende pas leur honneur bafoué et leur dignité piétinée, voilà qui est révoltant !

Ahmed, Omar et Hamza, trois jeunes post-adolescents, champions du Maroc de break dance, arrivent en Hollande en janvier pour participer à un concours international de danse. Malgré leurs visas et leurs billets retour, le gabelou de l’aéroport les toise, les accable, puis les expédie dans un centre de « concentrétention ». 7 jours de prison, puis refoulement. A Marrakech, ils sont consolés par nos policiers, puis relâchés.

Rania et Sanaa atterrissent en Belgique fin 2018, séparément, avec visa d’études en France pour l’une, visa de tourisme pour l’autre, ingénieure. Camp de rétention où les gens sont là aussi concentrés, et où les filles sont harcelées, moquées, terrorisées, leur féminité insultée et de leur dignité malmenée…

Dans tous ces cas, les jeunes Marocain(e)s sont privé(e)s de leurs droits les plus élémentaires… vous savez, ces droits dont ces mêmes 2 pays nous tannent continuellement… A ce niveau-là, on est dans le délire du faciès, encore et toujours. Bon, les Européens restent nostalgiques des...

temps bienheureux de la colonisation où ils étaient larrons et nous, chair à canon.

Les Bataves ont cette déplorable habitude de prendre le Maroc de haut, laissant en liberté un gros trafiquant recherché ici, car ils craignent pour sa sécurité chez nous autres les sauvages. Mais ils embastillent 3 gamins tout à fait incapables, ni même désireux, de faire du mal à une mouche. Quant aux Belges, on les accueille, on les cajole, on les aide à Verviers et Molenbeek, mais ils laissent leurs godillots intellectuellement délabrés sévir avec des rires gras contre nos deux jeunes femmes.

La grandeur d’un pays ne se mesure pas à son PIB, à ses hôtels ni même à ses usines, mais à l’attention qu’il porte à ses citoyens. Serions-nous si petits que cela, au Maroc ? Il faut croire que oui, puisque notre gouvernement, certes empêtré dans ses finances, ses incohérences et ses inconstances, reste muet. M. Bourita rit bruyamment avec Mme Mogherini, M. Ramid s’en prend au RNI et rien n’ébranle M. Elotmani… alors que ces trois hauts responsables seraient grandis de souffler dans les bronches des ambassadeurs concernés, et d’empêcher la hogra de s’exporter !

On ose parfois penser que nous sommes une nation qui compte (un peu) dans le monde… Mais tant que nos citoyens ne sont pas protégés par leur Etat contre de tels frappadingues, on se contentera d’oser le penser…

Aziz Boucetta