La protection des enfants en débat à Rabat

La protection des enfants en débat à Rabat

Le président de la Chambre des conseillers, Hakim Benchamach a souligné, mercredi à Rabat, la nécessité de placer la protection des enfants et de leurs droits au rang de priorité dans l'agenda politique national.

 Dans une allocution lue en son nom par le vice-président de la Chambre des conseillers, Abdellilah El Halouti, à l'ouverture d'un colloque national sur les politiques publiques dédiées à la promotion de la situation de l'enfance au Maroc, initié par l'organisation Alternatives pour l'enfance et la jeunesse, M. Benchamach a affirmé que cet objectif devrait être pleinement atteint grâce à l'intégration des droits de l'enfant dans les politiques publiques et dans la budgétisation des départements ministériels, considérant qu'il est plus approprié que la politique publique intégrée pour l'enfance prenne la forme de loi-cadre assurant la continuité et l'harmonie entre ses composantes.

 Parmi les principales approches de toute politique publique entreprise en faveur des enfants, figure la nécessité de réviser les approches et la logique des interventions actuelles, d'adopter une approche intégrée et coordonnée, de définir les différents niveaux de responsabilité et les obstacles à une protection efficace de l'enfant et de coordonner efficacement le travail des divers départements ministériels, collectivités territoriales et société civile, a-t-il expliqué. À cet égard, il a évoqué les préalables de la définition et du ré-encadrement des différentes tâches et responsabilités assignées aux différents ministères et aux parties prenantes nationales et régionales concernées par les enfants, par la mise en place d'un budget pluriannuel basé sur des indicateurs liés aux droits de l'enfant, à travers la diversification des sources de financement, en ne s'appuyant pas uniquement sur le budget de l'État et la recherche de fonds du secteur privé et de ressources issues de la coopération internationale.

 Malgré les progrès réalisés dans le domaine législatif et au niveau des politiques sectorielles et...

programmes sociaux et la réalisation de certains acquis durant les dernières décennies, les efforts déployés par les autorités publiques en matière de consécration des droits de l’enfant restent "insuffisants", a-t-il relevé, notant que des contraintes doivent être surmontées.

 Vu certains études et rapports réalisés par l’État, l’UNICEF et la société civile et les observations émises par la commission des droits de l’enfant concernant les rapports présentés par le Maroc, il s'avère que certaines normes et pratiques portant atteinte aux enfants sont encore répandues dans la société, a-t-il observé, ajoutant qu'il est également question des politiques publiques relatives aux enfants, qui manquent toujours de coordination et ne prévoient pas le suivi et l'évaluation nécessaires.

 Il a également mis l’accent sur le contexte national favorable à la reconsidération de la protection de l’enfance sur de nouvelles bases, grâce à la dynamique réformiste que connait le Royaume et les engagements internationaux du Maroc en la matière, appelant à prendre en compte ces engagements et chantiers, notamment la politique publique intégrée pour la protection de l’enfance, la vision 2030 pour la réforme de l'école marocaine, la création du Conseil consultatif de la famille et de l'enfance et l'implémentation de la régionalisation avancée.

« Nombreux sont les défis à relever par le Royaume », a-t-il affirmé, soulignant que la question de l’enfance doit jouir d'une attention particulière, dans le cadre de la réalisation des objectifs du développement durable. Il a également noté que l’État doit honorer ses engagements nationaux et internationaux relatifs à cette question et de mettre en œuvre les politiques susceptibles de protéger les droits de l’enfant.

Benchamach a souligné que la Chambre tend à mettre en place un mécanisme de transfert des priorités exprimées lors des sessions du Parlement de l'enfant au champ de la législation, du contrôle et de l’évaluation des politiques publiques.

La rédaction

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