Le Maroc connaît depuis plus d'une décennie une croissance soutenue, mais « pauvre en emplois décents » (CMC)

Le Maroc connaît depuis plus d'une décennie une croissance soutenue, mais « pauvre en emplois décents » (CMC)

Le Maroc connaît, depuis plus d'une décennie, une croissance soutenue, mais « pauvre en emplois décents », estime le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) dans le dernier numéro (NO-308) de sa publication mensuelle « Maroc Conjoncture ».

« Chômage élevé des jeunes, sous-emploi et chômage de longue durée, faible taux d'activité des femmes, travail précaire, vulnérable et peu productif, inactivité forcée des jeunes diplômés, emploi informel ... sont les principales caractéristiques de l'emploi au Maroc », ajoute la publication dans un chapitre dans lequel elle s’interroge : « Stratégie d'emploi au Maroc : Une succession de plans pour quels résultats ? »

Il s’agit là d’ « une situation néfaste pour la population, l'économie et la cohésion sociale », ajoute la revue selon laquelle d'ici 2025, le Maroc fera face à une forte demande d'emplois décents liée à sa transition démographique (hausse de la population active et vieillissement de la population) et aux mutations sociétales (urbanisation, progrès sociaux et démocratiques).

« Un nombre croissant de jeunes de plus en plus qualifiés arrive sur le marché du travail. Les tendances migratoires exercent une pression croissante sur le marché du travail urbain. La mobilité de la population marocaine est en hausse d'année en année », poursuit le Centre dans ce spécial, intitulé « Conjoncture 2019 : Embellie sur fond des problèmes d'emploi ».

« Sur le plan économique, bien que d'un niveau honorable, la croissance reste assez peu créatrice en emplois malgré les politiques sectorielles ambitieuses. Ce sont les TPE qui restent les plus créatrices en emplois » fait remarquer la publication.

Par ailleurs, « Maroc Conjoncture » consacre deux principaux axes aux thèmes de la migration et du Brexit.

Concernant le premier sujet, la publication relève que bien qu'il...

demeure un pays d'émigration, et de transit pour les réfugiés et les migrants qui souhaitent se rendre en Europe, le Maroc est également en train de devenir un pays de destination et d'établissement durable des migrants.

Dès lors, se posent, selon le CMC, des questions sur la contribution des migrants au développement ou encore les conditions préservant la dignité de ces personnes. « L'analyse du profil des migrants est à même d'éclairer sur le potentiel de participation au développement », estime la publication.

Des études révèlent cependant des lacunes, poursuit le CMC, précisant que « le Maroc dispose d'une politique migratoire pour la régularisation et l'accueil des nouveaux arrivants mais pas encore assez de politique d'intégration ».

Au sujet du Brexit, le CMC s’interroge : « Le Maroc face au Brexit : Quel redéploiement stratégique ? », notant que le Brexit « risque de déstabiliser un espace économique patiemment et laborieusement construit sur plusieurs décennies ».

« Cette déstabilisation ne concerne pas uniquement les membres attitrés de cet espace économique mais va au-delà pour atteindre ses partenaires les plus engagés, notamment ceux dits du voisinage. Le Maroc en fait partie non seulement par la proximité mais aussi par la densité de ses relations économiques, sociales et humaines », fait-il observer.

Selon le CMC, l'onde de choc pourra se faire ressentir sur plusieurs secteurs, en particulier ceux intégrés dans les chaines de valeurs développées de part et d'autre.

Et de conclure: le Maroc pourra adopter une stratégie de dépassement en renégociant de nouveaux rapports commerciaux avec les nouveaux partenaires issus de la reconfiguration post-Brexit afin de consolider ses acquis et d'optimiser les avantages de son positionnement de proximité.

La rédaction

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