La chancelière allemande Angela Merkel a défendu mercredi un accord passionné sur les migrations des Nations unies au Parlement, accusant ses opposants de « nationalisme à l'état pur ».

Le pacte des Nations Unies, visant à réglementer le traitement des migrants dans le monde entier, a été approuvé en juillet par les 193 États membres, à l'exception des États-Unis, et doit être signé au Maroc le mois prochain.

L'Australie a annoncé mercredi qu'elle n'accepterait pas le pacte, rejoignant des pays comme Israël, la Hongrie et l'Autriche qui ont déclaré que cela compromettrait la politique d'immigration.

Dans un appel à adopter une approche multilatérale de la question des migrants, Merkel a lancé une attaque à peine voilée contre la présidente américaine Donald Trump et ses opposants d'extrême droite dans son pays.

«Il y a des gens qui disent qu'ils peuvent tout résoudre eux-mêmes et qu'ils n'ont pas à penser à quelqu'un d'autre. C'est le nationalisme dans sa forme la plus pure», a-t-elle déclaré à la chambre basse du Parlement du Bundestag dans un discours inhabituellement passionné.

Merkel, dont les 13 années de chancellerie ont été marquées par sa politique d'immigration ouverte, a déclaré que le pacte des Nations Unies était dans l'intérêt de l'Allemagne et ne porterait pas atteinte à la souveraineté nationale.

Le Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et...

régulière est un cadre de coopération qui vise à réduire la migration illégale, à intégrer les migrants et à les renvoyer dans leur pays d'origine. Il demande aux donateurs de ne recourir à la détention qu'en dernier recours. L'impulsion pour le pacte a suivi le plus grand afflux de réfugiés et de migrants en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Certains conservateurs de Merkel, notamment le ministre de la Santé, Jens Spahn, qui se présente à elle pour lui succéder à la tête du parti démocrate-chrétien (CDU), ont appelé à un débat plus large avant que l'Allemagne ne signe le pacte. Les législateurs de l'Alternative d'extrême droite pour l'Allemagne (AfD) s'y opposent.

«Ce pacte pour la migration, à l'instar du pacte pour les réfugiés, est la bonne tentative pour trouver des solutions aux problèmes mondiaux à l'échelle internationale, ensemble», a déclaré Mme Merkel à l'AFP.

Elle a ajouté qu'en 2015, l'Allemagne avait compris que le problème de la fuite et des migrations devait être traité au niveau international, que « aucun pays ne peut le faire seul ».

«Le débat sur un pacte mondial pour la migration, pour une migration ordonnée et légale dans un monde caractérisé par 222 conflits violents ... 68,5 millions de réfugiés, dont 52% d'enfants, cette organisation joue un rôle central», a-t-elle déclaré.

 Mouhamet Ndiongue