Après le social, la Jeunesse, la formation et l’emploi, les autres priorités pour la rentrée

Après le social, la Jeunesse, la formation et l’emploi, les autres priorités pour la rentrée

Le roi Mohammed VI a prononcé un discours à la nation lundi, à l’occasion du 65ème anniversaire de la révolution du roi et du peuple.

« La jeunesse marocaine constitue une étude de cas intéressante. Les difficultés auxquelles ils sont confrontés sont assez représentatives de celles que rencontrent les jeunes dans le monde. Le Rapport mondial sur la jeunesse 2016 des Nations Unies décrit plusieurs problèmes qui touchent les jeunes, tels que les taux de chômage élevés : les jeunes sont trois fois plus susceptibles que les adultes plus âgés d'être au chômage. », a dit le Roi à l’entame de son discours.

Au demeurant, la politique du royaume en matière de jeunesse n’est pas encore en plein régime en témoigne le nombre de chômeurs et la problématique de jeunes délinquants qui commencent à inquiéter les populations surtout des grandes villes.

La politique de la jeunesse est pour tous les gouvernements un dossier très sensible voire même quasi insurmontable aux vues des conséquences que cela peut donner.

La jeunesse au-delà du social est un sujet politique qui a emportait plusieurs gouvernements car ces derniers n’étant pas arrivé à faire une offre crédible.

Le Maroc se situe légèrement en dessous de cette moyenne dans la zone MENA avec un taux de chômage de 19,9% pour les 15-24 ans entre 2013 et 2014 selon un rapport des Nations unies, touchant un peu plus les hommes que les femmes.

Cependant, le taux de chômage des jeunes se situe encore bien au-dessus de la moyenne nationale (9,3%). Comme beaucoup de pays de la région MENA, près de la moitié de la population est âgée de moins de 30 ans. Les problèmes qui touchent les jeunes devraient être prioritaires, sinon, les pays risquent de souffrir économiquement.

Malheureusement, au niveau mondial, les barrières économiques sont souvent associées à une grande désillusion politique et à une faible participation politique traditionnelle. Le taux de participation est faible chez les jeunes du monde entier ; le plus bas en Afrique et aux États-Unis. Au Maroc, lors des récentes élections législatives de 2016, le taux de participation était de 43%, ce qui est remarquablement bas chez les jeunes urbains et instruits.

Une grande partie du pessimisme de l’expérience des jeunes découle du sentiment que les gouvernements ne les représentent pas et que voter ne résoudrait pas ce dilemme. Un jeune marocain a déclaré qu'il avait voté en blanc en le considérant comme un message au gouvernement. Une fille, toujours au lycée, a déclaré qu'elle ne voterait pas plus âgée parce qu'elle estime que le vote ne vaut pas la peine.

Des jeunes étudiants marocains reviennent souvent sur les difficultés à trouver un emploi et l'incapacité à s'exprimer librement, confirmant vaguement les conclusions du National Democratic Institute sur les perceptions des jeunes au Maroc qui pointent du doigt la réforme du système éducatif, la lutte contre le chômage et la lutte contre la corruption.

Beaucoup de jeunes interrogés sur les difficultés à trouver un emploi parlent plutôt de l’adéquation entre formation qu’ils ont eu et l’emploi qui est sur le marché

Les problèmes qui touchent les jeunes sont étroitement liés. Un système éducatif qui se prépare mal au marché du travail entraîne un chômage élevé chez les jeunes. Un manque de changement visible et une irritation économique motivent le pessimisme politique. Les défis auxquels sont confrontés les jeunes face à eux-mêmes.

Malgré ces frustrations et la faible participation politique traditionnelle, les jeunes sont toujours très actifs dans leurs communautés. Le rapport de l'ONU souligne qu'au lieu de diminuer, la participation des jeunes et l'engagement civique évoluent.

Nouvelle stratégie dédiée aux défis de la jeunesse et de l'emploi

El Othmani a déclaré que son cabinet introduirait une nouvelle stratégie de développement dédiée aux défis de la jeunesse et de l'emploi au Maroc.

Le chef du gouvernement semble avoir pris bonne note lors du discours du Roi Mohammed VI , lundi 20 août, à l'occasion du 65ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, centré sur le développement de la jeunesse et du Maroc.

Dans une déclaration à Le36, Saad Eddine El Othmani a déclaré qu'il convoquerait son équipe pour une réunion afin de prendre des décisions finales sur la stratégie en réponse aux attentes du roi Mohammed VI.

Le chef de gouvernement veut ainsi répondre aux attentes de...

la jeunesse marocaine et à lutter contre le chômage. Il a également salué les directives introduites par le roi Mohammed VI pour autonomiser les jeunes du Maroc.

« Nous avons une lourde responsabilité envers les jeunes et chacun d'entre nous doit assumer cette responsabilité. Par tout le monde, j'entends le cabinet, les partis politiques, les syndicats et la société civile », a déclaré El Othmani.

Il a ajouté que le gouvernement « doit agir maintenant et travailler sans relâche pour mener à bien ces projets sur lesquels le souverain a beaucoup insisté ».

Dans son récent discours, le roi a renouvelé son appel au gouvernement pour qu’il intensifie ses efforts pour lutter contre les disparités sociales et pour introduire des réformes qui relanceraient l’éducation, l’administration et d’autres secteurs.

Il a également ordonné au cabinet de concevoir une « stratégie intégrée » pour améliorer l'éducation et la formation dans les universités et les écoles professionnelles marocaines et créer un environnement de travail attrayant pour les jeunes marocains formés à l'étranger.

Situation du marché de l’emploi

Entre le premier trimestre de 2017 et la même période de 2018, l’économie marocaine a créé 116.000 postes d’emplois nets, 77.000 en milieu urbain et 39.000 en milieu rural, contre une création de 109.000 une année auparavant, a révélé le rapport du HCP.

Les services ont créé 50.000 emplois, ramenant le volume global de l’emploi a atteindre le nombre de 10.882.000 actifs occupés.

Dans ce contexte, avec une hausse de 6.000 personnes en milieu urbain et une baisse de 30.000 en milieu rural, le nombre total des chômeurs a baissé de 24.000 personnes au niveau national, atteignant 1.272.000 chômeurs.

Le HCP a aussi rapporté que le taux de chômage est ainsi passé de 10,7% à 10,5% au niveau national, de 15,7% à 15,6% en milieu urbain et de 4,1% à 3,5% en milieu rural. Les baisses les plus importantes du taux de chômage ont été relevées parmi les adultes âgés de 35 à 44 ans (-0,8 point) et les personnes n’ayant aucun diplôme (-0,3 point). En revanche, les hausses les plus importantes ont été enregistrées parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+0,2 point), particulièrement parmi les citadins d’entre eux (+2 points).

De son côté, la population sous-employée s’est accrue de 33.000 personnes, s’établissant à 1.090.000 personnes au niveau national. Le taux de sous-emploi a ainsi augmenté de 0,2 point, par rapport au premier trimestre de 2017, passant de 9,8% à 10,0%. Il a augmenté de 10,3% à 10,7% en milieu rural et a stagné à 9,4% en milieu urbain.

Quid de l’adéquation entre la formation et l’emploi

Selon toujours le HCP, 52,2% de la population active occupée recensée en 2014 ne détiennent aucun diplôme, 38,0% sont diplômés de l’enseignement général et 9,8% diplômés de la formation professionnelle. 19,7% des diplômés de l’enseignement général sont en chômage contre 25,5% pour les diplômés de la formation professionnelle. Le taux de chômage diminue avec le diplôme de l’enseignement général, par contre il augmente avec les diplômes de la formation professionnelle.

45,7% de la population active occupée sont en situation d’adéquation, 7,6% en situation de déclassement et 46,7% en situation de surclassement. Les diplômés de l’enseignement général ont enregistré un taux de déclassement de 11,6% contre 33,6% pour les diplômés de la formation professionnelle, soit trois fois.

L’adéquation baisse avec les diplômes d’enseignement général du niveau fondamental. Par contre au-delà du diplôme du premier cycle de l’enseignement supérieur (DEUG) plus on pousse la spécialisation plus l’adéquation est meilleure. Pour les diplômes de formation professionnelle, plus on pousse la spécialisation plus on est soumis au déclassement.

Quel que soit le groupe de professions, le taux des déclassés parmi les diplômés de formation professionnelle est supérieur à celui des diplômés d’enseignement général et ce même si leur part est plus grande. Aussi, le taux des déclassés parmi les diplômés de formation professionnelle est supérieur à celui des diplômés d’enseignement général, quel que soit le secteur d’activité.

Les secteurs économiques sont encadrés d’en haut par les taux de déclassement par diplôme du secteur de « l’agriculture, sylviculture et pêche » et d’en bas par ceux de « l’administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale ». Ceci montre que le déclassement existe dans l’administration mais sa prévalence par diplôme est la plus faible en comparaison avec les autres secteurs d’activités.

Mouhamet Ndiongue

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