Samir Amin, l’un des plus grands économistes arabes, est mort

Samir Amin, l’un des plus grands économistes arabes, est mort

L’économiste et théoricien du développement inégal et de l’altermondialisation Samir Amin est mort le 12 août à Paris, à l’âge de 87 ans. Franco-égyptien, il était professeur dans plusieurs universités françaises, de Poitiers à Paris, et aussi en Afrique, essentiellement à Dakar. Auteur prolifique, il a inspiré la pensée marxiste et maoïste de plusieurs générations d’économistes.

Professeur de sciences économiques, titulaire d’une agrégation en économie, Samir Amin est né au Caire en 1931, il a passé son enfance et sa jeunesse à Port-Saïd où il suivit les cours d'une école française et obtint son baccalauréat (de type français) en 1947. Puis, jusqu’en 1957, il est étudiant à Paris, où il obtient un diplôme à Sciences Po Paris (1952) avant d’autres diplômes en statistique (1956) et en économie (1957). Il a par la suite, en 1973, bouleversé le monde de l’économie du développement avec son œuvre de référence « le développement inégal. Essai sur les formations sociales du capitalisme périphérique », où...

il analyse les modes de production tributaire à la périphérie et le mode de production capitaliste au centre.

Il a écrit une cinquantaine d’ouvrages traitant tour à tour de maoïsme, de marxisme, et bien évidemment du capitalisme et du matérialisme. Très critique vis à vis des institutions financières internationales le défunt a toujours considéré que la Banque mondiale est à la solde des Etats-Unis, de l'Union Européenne et du Japon. Pour lui il faut redéfinir l'ordre mondial basé sur le capitalisme financier et supprimer ses institutions comme l'OMC, le FMI et la Banque mondiale.

Grand défenseur de l’Afrique et de ses jeunes nations après les indépendances, Samir Amin a toujours su allier son œuvre et action académiques à son engagement et activité militants. Il a ainsi fondé à Dakar, au début des années 60, l'Institut africain de développement économique et de planification. Puis il a participé aussi à la création d'Enda-Tiers Monde, l'une des premières ONG africaines dédiées au développement.

AB

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