Un avion de la RAM, un B787, a heurté un appareil turc sur le tarmac de l’aéroport Atatürk à Istanbul. Cela s’est produit le jeudi 9 août en début d’après-midi. Les deux appareils, selon la RAM, n’ont été que légèrement endommagés, mais leurs passagers ont été pris en charge par les deux compagnies, et le vol AT911 a été retardé car c’est un autre appareil qui a assuré la liaison. La compagnie a dit avoir ouvert une enquête, une autre…

L’avion de la RAM roulait, alors que l’appareil turc, à l’arrêt, s’apprêtait à embarquer des passagers. Ni l’un ni l’autre n’ont terminé leur action, car l’aile du B787 de la RAM a « légèrement » endommagé l’arrière de l’avion turc. En aéronautique, il n’y a pas d’accident léger et de dégâts bénins, et la preuve en est que les deux compagnies ont décidé de changer d’appareils…

Voici ce qu’en dit la RAM : « L’avion de type B-787 assurait, jeudi 09 août 2018, le vol AT 911 reliant Istanbul à Casablanca avec à son bord 269 passagers. Pendant le roulage de l’avion vers la piste de décollage de l’aéroport Atatürk vers 14H45 GMT, une légère collision s’est produite entre l’aile droite de l’avion et la queue d’un avion de la compagnie Turkish Airlines.  

A l’issue de cet incident qui n’a causé que quelques dégâts matériels, les passagers ont été débarqués. Ils ont été pris en charge par la compagnie en leur assurant la restauration, le transport terrestre et l’hébergement. La compagnie a affecté un autre avion pour l’acheminement des passagers vers Casablanca ».

La compagnie...

nationale n’en dira pas plus, et ne pipera mot sur les dégâts occasionnés à l’avion marocain, un B787 flambant neuf… Elle a cependant ajouté, dans son communiqué, ceci : « Une enquête a été ouverte pour élucider les circonstances de cet incident et définir les responsabilités ». On forme le voeu que cette enquête dévoilera des résultats à l’opinion publique, qui attend toujours les conclusions de l’enquête, et l’arrêt du jugement rendu pour l’affaire des pilotes qui auraient été recrutés sans expérience par la RAM, qui avait promis en 2016 qu’elle allait saisir les tribunaux (voir ici).

Ladite opinion publique, par ailleurs, aurait de bonnes raisons de ne pas (plus ?) croire sa compagnie nationale, du fait du mouvement social actuel mené par les pilotes, que la RAM et son président accusent d’observer une grève alors que les pilotes dénoncent plutôt la disette d’appareils prévus et affrétés pour faire face aux flux estivaux… Selon nos confrères de Medias24.com qui ont pris contact avec les pilotes, seuls 7 appareils ont été affrétés cet été, contre 15 l’année passée. Les commandants de bord sont donc responsables des retards, mais non des annulations de vol, disent-ils.

On attendra donc la solution à ce conflit, les résultats de l’enquête sur l’accident en Turquie, et des chiffres concernant les dégâts… et, peut-être, un jour prochain, nous aurons le jugement rendu pour l’affaire des pilotes recrutés sans expérience, et qui remonte à deux ans !

Aziz Boucetta