Une grande marche à Casablanca pour demander la libération des détenus d’al Hoceima

Une grande marche à Casablanca pour demander la libération des détenus d’al Hoceima

Elles étaient des milliers de personnes à marcher ce dimanche à Casablanca pour contester les sentences prononcées contre des meneurs des manifestations qui avaient agité al Hoceima et les villages avoisinantes en 2016 et 2017. Les marcheurs ont appelé à la libération des prisonniers, dont Nasser Zefzafi, condamné à 20 ans de réclusion.

« Le peuple veut la libération des prisonniers »… c’était là le message principal adressé par les manifestants aux décideurs judiciaires, ou autres. Ils étaient venus de Casablanca, de Rabat, du Rif, et d’ailleurs, et ils appartiennent à la gauche politique, aux vestiges du Mouvement du 20 février, aux associations de défense des droits de l’Homme ou des droits tout court.

Et comme toujours en pareils cas, la manifestation a servi d’exutoire pour toutes sortes de revendications, de la libération de Zefzafi et ses amis à la « démilitarisation » du Rif, en passant par d’autres demandes sociales et/ou économiques, souvent aussi politiques. Et bien évidemment, le boycott du grand capital et de ses produits et entreprises n’était pas bien loin, avec plusieurs banderoles.

La marche a commencé à la place de la Victoire, emblématique pour toute les manifestations sociales...

ou politiques, et elle a sillonné l’avenue Lalla Yacout et l’avenue Hassan II. Les organisateurs parlent de 25.000 marcheurs, la police ne parle pas.

Voici quelques jours, les deux députés que compte la Fédération de la Gauche démocratique à la Première chambre soumettaient au parlement un projet de loi sur une amnistie générale et une libération immédiate des détenus d’al Hoceima. Pour l’instant, les soutiens sont faibles et inaudibles et la classe politique aura bien du mal à justifier son mutisme, étant bien entendu que Nasser Zefzafi a très largement outrepassé, lors des manifestations, l’exercice de la libre expression et de la juste revendication, mais cela est une autre histoire. Pour le moment, on en est à la recherche de l’apaisement…

Une autre manifestation est programmée dimanche prochain à Rabat, et rien ne porte à croire qu’elle sera moins importante que celle d’aujourd’hui à Casablanca.

Zefzafi et ses amis ont manifesté, protesté, contesté, molesté, et ils ont été jugés et condamnés pour faits de sédition. C’est normal. Les gens marchent pour leur libération, et c’est tout aussi normal. Il serait mieux et plus que normal également que l’on trouve une sortie de crise. Les institutions prévoient cela...

AB

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