L’inflation devrait atteindre 2,4% en 2018 (Bank al-Maghrib) !

L’inflation devrait atteindre 2,4% en 2018 (Bank al-Maghrib) !

La banque centrale (BkAM) a tenu ce mardi 19 juin son Conseil d’administration, le second pour cette année. Après analyse de l’évolution récente de la conjoncture économique et des projections macroéconomiques pour les huit prochains trimestres, notamment celles des trajectoires de l’inflation et de la croissance à moyen terme, le Conseil a jugé que le niveau actuel du taux directeur de 2,25% reste approprié et a décidé de le maintenir inchangé. Mais l’inflation s’élèvera à 2,4%, un niveau inhabituel depuis 10 ans.

Ainsi, le Conseil note que « l’inflation a marqué une nette accélération sur les quatre premiers mois de l’année. Cette évolution reflète l’impact de la révision par le HCP en mars dernier de la structure du panier de référence de l’indice des prix à la consommation, ainsi que des hausses notables des prix des produits alimentaires à prix volatils et des tarifs des produits réglementés. Portée par ces chocs temporaires, l’inflation devrait atteindre 2,4% en 2018, avant de revenir à 1,4% en 2019. Sa composante sous-jacente, qui mesure la tendance fondamentale des prix, continuerait à évoluer à des niveaux modérés, avoisinant 1,1% en 2018 et 1,6% en 2019 ».

Il faut remonter à 2008 pur trouver une inflation supérieure à celle estimée pour 2018 ar la banque centrale. Cette année-là, en effet, le taux était de 3,71%, et en 2007, de 2,04 alors qu’en 2006, l’inflation était de 3,28%.

Par ailleurs,  la croissance s’est accélérée à 4,1% en 2017 après 1,1% en 2016, mais elle devrait revenir à 3,6% en 2018 et à 3,1% en 2019. Cette amélioration de 2016 à 2017 a été portée par un rebond de 15,4% de la valeur ajoutée agricole, tandis que la progression de celle des activités non agricoles s’est limitée à 2,7%. La  valeur...

ajoutée agricole s’accroîtrait de 5,7% en 2018 à la faveur de la bonne campagne agricole, avec notamment une production céréalière estimée par le ministère de l’Agriculture à 98,2 millions de quintaux, avant de reculer de 1,7% en 2019, sous l’hypothèse d’une campagne agricole normale.

Sur le marché du travail, l’économie nationale a généré entre le premier trimestre de 2017 et le même trimestre de 2018, 116.000 postes, dont 50.000 dans les services, 43.000 dans l’agriculture et 32.000 dans le BTP ; l’industrie, y compris l’artisanat, ayant en revanche accusé une perte de 9.000 emplois. Tenant compte d’une entrée nette de 92.000 demandeurs sur le marché, le taux d’activité a reculé de 0,4 point à 47,1% et le taux de chômage est revenu de 10,7% à 10,5% au niveau national et de 15,7% à 15,6% en milieu urbain.

D’un autre côté, les transferts des MRE maintiendraient leur dynamique en 2018 avec un accroissement prévu de 6%, et ralentiraient à 4,1% en 2019. Tenant compte du reliquat de 7 milliards DH au titre des dons du CCG prévu pour 2018, le déficit du compte courant avoisinerait 4,1% du PIB au terme de cette année et s’allégerait à 3,6% en 2019. Dans ces conditions, et sous l’hypothèse d’afflux d’IDE équivalents à 4,4% du PIB et 3,5% respectivement, les réserves de change termineraient l’année à 255,4 milliards de DH et s’établiraient à 245,9 milliards au terme de 2019, assurant ainsi la couverture de 5 mois et 25 jours puis 5 mois et 18 jours d’importations de biens et services.

Dans ces perspectives, on ne sait pas si la banque centrale a pris en compte le récent refroidissement des relations avec l’Arabie saoudite (vote Mondial 2026) et les effets du boycott sur les investisseurs étrangers.

 

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